(Togo Officiel) - La dissémination des résultats du 5ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) et de la 2ème Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM-2) était au cœur d’un atelier organisé le vendredi 13 décembre à Lomé. Les travaux, conduits par la ministre, SG de la Présidence de la République, Sandra Ablamba Johnson, en présence des partenaires techniques et financiers (UNFPA, Banque mondiale, Unicef), ont permis de présenter et expliquer les différentes données recueillies.
Dr @SandraA_JOHNSON , Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République a présidé, ce 13 décembre 2024, au nom du chef de l’Etat, l’atelier de présentation des résultats détaillés du Cinquième recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) et de la… pic.twitter.com/6dw2nC4OU8
— Présidence Togolaise/Togolese Presidency (@PresidenceTg) December 14, 2024
Concrètement, les résultats issus de ces deux opérations mettent en évidence, des progrès réalisés par le Togo, dans les domaines démographique et socio-économique.
Extrême jeunesse, amélioration des services sociaux de base
Sur le plan démographique, la population résidente du Togo s’établit à 8.095.498 habitants selon le RGPH-5 de 2022, dont 51,3% de femmes. L’une des principales caractéristiques de la population togolaise est sa jeunesse, avec un âge moyen ressorti à 23,4 ans, et une proportion de 42% de la population correspondant aux jeunes de moins de 15 ans. Néanmoins, le taux d’accroissement annuel moyen a connu une légère baisse passant de 2,9% en 2010 à 2,3% 2022.
En matière d’accès aux services sociaux de base, les résultats indiquent une amélioration, avec 83% de ménages ayant accès à une source d’eau améliorée. Quant à l’accès à l’électricité, il s’établit à 70,3% des ménages avec une proportion de 9 ménages sur 10 en milieu urbain contre 5 ménages sur 10 en milieu rural, soulignant ainsi les défis d’extension de l’accès à l’électricité dans les zones rurales.
Education et santé
Dans le domaine de l’éducation, la parité a été atteinte au niveau du primaire, marquant une avancée significative du pays. Les progrès se reflètent également au niveau du taux brut de scolarisation, qui, en 2022, était sensiblement similaire aussi bien du côté des garçons (115%) que des filles (114%).
Par ailleurs, 7 personnes sur 10, âgées de 15 ans et plus savent lire et écrire, témoignant des progrès réalisés dans le secteur de l’alphabétisation.
Les progrès en matière de santé sont également notables. La mortalité infantile a enregistré une réduction remarquable de près de 50%, passant de 124 décès pour 1000 naissances vivantes en 2010 à 58 décès en 2022.
La pauvreté maintient son recul, mais des défis subsistent
Sur le plan économique, les résultats des données issues des enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages de 2018-2021, ont fait l’objet d’une attention particulière. En effet, la pauvreté monétaire, traditionnellement évaluée à partir des revenus ou des dépenses des ménages, a montré des limites, dans les contextes où la population est majoritairement rurale et se caractérise par une prédominance de l’autoconsommation et de l’économie informelle. Une approche non monétaire de la pauvreté s’est alors imposée, afin d’appréhender de manière plus pertinente, les multiples facettes de la pauvreté.
Dans ce contexte, l’analyse croisée des données a révélé que la proportion des pauvres à la fois monétairement et non monétairement est de 20% en 2021 contre 25,3% en 2018.
Il ressort ainsi des résultats des données issues des enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages de 2018-2021, une réduction sensible de la pauvreté non monétaire au Togo. Environ 28,9% des ménages étaient non monétairement pauvres en 2021, contre 37,1% en 2018, soit une baisse de 8,2 points de pourcentage.
S’agissant de la pauvreté monétaire évaluée à partir des revenus ou des dépenses des ménages, elle est également en baisse. En effet, l’incidence était de 43,8% en 2021 contre 45,5% en 2018 et 55,1% en 2015, ce qui correspond à une baisse de plus de 11 points de pourcentage en moins de 6 ans.
Cependant, les défis restent importants avec des disparités régionales. La région des Savanes enregistre toujours l’incidence la plus élevée, tandis que le Grand Lomé reste la région où la pauvreté monétaire reste la plus faible.
“Ces améliorations sont le fruit de la politique d’inclusion sociale et économique du chef de l’Etat conformément à l’axe 1 de la Feuille de route gouvernementale Togo 2025”, a souligné la ministre, qui a rappelé quelques actions clés initiées avec l’appui des partenaires : les programmes School Assur et de cantines scolaires, la gratuité des frais de scolarité et d’inscription aux examens, les projets d’infrastructures éducatives réalisées, le programme Wezou pour les femmes enceintes, l’opérationnalisation du Fonds Tinga dans l’énergie, la création des Zones d’aménagement agricole planifiée (ZAAP) et les subventions d'engrais et d’intrants pour les agriculteurs, ou encore la facilitation de l’accès au crédit à travers les mécanismes du Fonds national de la finance inclusive (FNFI).
Ces données, désormais disponibles, serviront à orienter l’attribution des aides et des prestations sociales, en tenant compte des besoins spécifiques des bénéficiaires et des ressources disponibles. : “le gouvernement reste pleinement engagé dans la poursuite de ses efforts visant à renforcer l’accès des populations aux services sociaux de base et à lutter contre la pauvreté. La mise en œuvre progressive de l’Assurance maladie universelle (AMU) et l’opérationnalisation du registre social des personnes et des ménages (RSPM) en sont les axes clés”, a indiqué Sandra Johnson, avant d’inviter tous les togolais à se mobiliser pour l’identification biométrique, dont l’enrôlement a démarré dans les Savanes.
“Nous félicitons les autorités togolaises pour leurs efforts constants d’assurer le bien-être des populations et pour avoir intégré l’approche non monétaire de la pauvreté dans l’analyse des données. Comprendre la pauvreté non monétaire en plus de celle monétaire est essentiel pour une approche holistique du bien-être. A cet effet, nous restons mobilisés pour accompagner le gouvernement dans ses efforts de promotion des politiques publiques”, a pour sa part déclaré le représentant pays de la Banque mondiale, Fily Sissoko.