(Togo Officiel) - Le Ghana prévoit désormais de mobiliser jusqu'à 3 milliards $ sur le marché international de la dette, contre deux milliards initialement signalés dans le projet de loi des finances pour 2019, apprend-on de la stratégie d’endettement à moyen terme publiée par son ministère des finances. Deux tiers de ces ressources serviront à financer son déficit budgétaire tandis que le tiers restant sera affecté au refinancement de la dette.
Le pays, qui doit financer un sérieux déficit public (même s'il reste contenu en dessous de son scénario de référence de 5% du PIB), ne peut malheureusement pas compter sur les banques commerciales locales, dont la qualité des actifs s'est dégradée, accroissant le coût des emprunts et limitant les possibilités d'emprunt à long terme.
Selon des données fournies par l'organisation américaine (basée à Washington) Institue for International Finance (IIF), le Ghana, vers la fin 2018, était le pays frontière qui connaissait l'encours le plus important de créances douteuses par rapport aux volumes globaux de crédits accordés par les banques à l'économie.
Le pays devra demeurer prudent car le marché international des capitaux devient difficile pour des pays africains, dont les devises ont toutes décroché (sauf le Kenya) par rapport au dollar américain en 2018. Dans un tel contexte, le coût du service de la dette internationale pourrait se renchérir et rendre les arbitrages difficiles pour les gouvernements de la région, y compris celui du Ghana.
Idriss Linge