(Togo Officiel) - Au Togo, le climat social est marqué depuis plusieurs semaines par des débrayages dans différents secteurs d’activités. Une situation qui a entraîné des pertes d’emploi dans le privé, et des sanctions dans le public.
Dans une intervention télévisée, le ministre de la fonction publique, du travail et du dialogue social, Gilbert Bawara est revenu sur la plupart des sujets brûlants, en apportant des éclairages sur les différentes situations, et en reprécisant la ligne de conduite de l’exécutif, celle de la concertation.
Suivez le Ministre @GilbertBAWARA de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue Social dans l'émission spéciale sur @TVTOfficiel ce 06 novembre 2021. Il revient sur l'actualité sociale du moment au #Togohttps://t.co/DN0qYl0obe
— Primature Togo (@PrimatureTogo) November 7, 2021
Sauvegarder l’emploi, par tous les moyens
“Nous sommes dans une économie libérale”, a rappelé le ministre, avant d’annoncer que “le premier souci du gouvernement est la protection de l’activité économique et des emplois”. Cette attention particulière envers “la situation du travailleur togolais” se matérialise surtout dans le nouveau Code du Travail adopté fin 2020, et dans lequel des “dispositifs particuliers ont été pris”, en ce qui concerne notamment les cas de chômage technique ou de licenciement pour motif économique.
L’objectif est simple : “il faut sauvegarder l’emploi, par tous les moyens”, a martelé l’officiel. Et de poursuivre : “Le gouvernement n’est pas insensible à la situation des travailleurs togolais. Nous sommes soucieux de ce qu’ils soient traités convenablement. Au même moment, nous devons éviter de donner un signal négatif aux investisseurs et aux entreprises déjà installées. Notre pays a intérêt à ce que les entreprises existantes continuent à créer de nouveaux emplois et que de nouveaux investisseurs s’installent. Il faut donc éviter certains agissements et les rassurer”.
EdiTogo, Amina, Dodo Cosmetics…, “le gouvernement s’est battu”
Pour toutes ces situations récentes (grèves sèches, débrayages), la priorité a été d’éviter que les entreprises ne s’effondrent et que les emplois restent préservés, a ainsi affirmé Gilbert Bawara, en allusion aux différents mouvements observés à la Société Nationale des Editions du Togo (EdiTogo), Amina Togo Sarl, ou encore à Dodo Cosmetics, dans la zone franche.
“Le gouvernement s’est battu pour sauver des emplois”, a-t-il révélé, avant de regretter que certaines discussions menées par les autorités n’aient pas été concluantes, faute de responsabilité de la part de certains travailleurs.
...et va désormais s’engager plus activement
Néanmoins, annonce le ministre, l’exécutif va “désormais s’engager plus activement à travers les inspecteurs du travail dans ces entreprises, pour qu’elles comprennent qu’il faut encourager la concertation et le dialogue, que la situation contractuelle de tous les agents soit régularisée et formalisée”. Car, certaines situations ont révélé des dysfonctionnements qui se doivent d’être corrigées : “Même si on est payé à la tâche, il est possible d’avoir un contrat écrit”, a-t-il indiqué.
Faire avancer le secteur éducatif de façon harmonieuse
En ce qui concerne le secteur de l’éducation, également témoin de remous depuis quelques semaines, le patron de l’administration publique a, tour à tour, rappelé les dispositions existantes, les textes en vigueur, l’état des discussions avec les principaux acteurs avec notamment le Protocole d’accord de 2018, les efforts déployés par le gouvernement, et le rôle attendu des enseignants. “Si nous voulons faire avancer davantage le système éducatif togolais, il faut que cette évolution se fasse de manière harmonieuse. S’il y a une fixation uniquement sur les traitements et les salaires, et que concomitamment nous ne faisons rien pour les salles de classe, la qualité du système, les enseignants volontaires au nombre de 10 000 dans le public, nous ne favorisons pas une évolution harmonieuse de l’éducation au Togo”, a-t-il déclaré.
Une cellule est d’ailleurs en train d’être mise en place, incluant l’ensemble des huit fédérations du secteur, pour évaluer toutes les mesures prises par le gouvernement, mais également les défis et les préoccupations qui subsistent.
Particulièrement sur la question de la gratification exceptionnelle promise par l’exécutif et qui fait l’objet d’une mauvaise interprétation, Gilbert Bawara a réaffirmé l’engagement du gouvernement à l’honorer, tout en précisant que des conditions doivent être respectées. En clair, chacun devra jouer sa partition.
Assurance maladie : une avancée, mais du chemin encore à faire
Enfin, la question de l’assurance maladie a également été soulevée. Pour le ministre, “il s’agit d’une très grande avancée sociale pour le pays”. Mais, note-t-il, “il y a maintenant du chemin à faire pour incorporer toutes les populations bénéficiaires et les affilier. Vague par vague, cela prendra du temps, pour déterminer des paramètres et modalités de cotisation”.
“Nous voulons éviter la précarité et la vulnérabilité” du citoyen, a conclu Gilbert Bawara.
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