Paris veut contrôler les flux migratoires, Niamey et N’Djaména veulent un soutien financier accru

Publié le mardi, 29 août 2017 23:44

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(Agence Ecofin) - C’est l’essentiel de ce qu’il faut retenir du mini sommet organisé hier par la Présidence française. En présence des premières autorités allemande et italienne, Emmanuel Macron a fait part de sa volonté de mieux contrôler les flux migratoires venant de l’Afrique.

Une résolution qui passera, selon lui, par le traitement des dossiers de demande d’asile déjà sur le territoire africain (Niger et Tchad). « L’idée est d’identifier des zones sûres au Niger et au Tchad sous la supervision du Hcr» pour le traitement des dossiers d’asile et « pouvoir offrir cet asile en commençant la procédure dès le territoire africain», explique le président français qui a pris le soin d’esquiver le terme décrié de « hotspot ». Même si sa nouvelle politique migratoire vis-à-vis de l’Afrique reste intacte.

Dans la faisabilité, Paris compte déployer dans ces deux pays de transit des migrants, des fonctionnaires de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Ces missions seront détachées dans les sites du Haut commissariat des refugiés (Hcr) à Niamey et à Agadez (au nord) pour traiter les demandes d’asile.

L’Allemagne et l’Italie, de leur côté, ont promis au Niger et au Tchad des aides pour mieux contrôler les frontières qu’ils partagent avec la Libye, dernier pays de transit des migrants pour rejoindre les côtes italiennes.

Des financements nécessaires

Niamey et N’Djamena, représentés par leurs chefs d’Etat, ont souligné à leurs homologues européens la nécessité de les soutenir. « Les causes profondes de la migration irrégulière sont la pauvreté, l’insécurité, le changement climatique, la pression démographique. Par rapport à cela, nous avons demandé qu’il faut renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité et aussi se préoccuper des problèmes de développement économique et social pour s’attaquer au mal à la racine», rapporte le Président Issoufou.

« Nous faisons le plaidoyer pour accroître le soutien au développement de nos différents pays, que ce soient les pays d’origine que les pays de transit. L’Union européenne apporte plus de 20 milliards d’euros au développement de l’Afrique. Il va falloir accroître ce soutien», a-t-il ajouté.

Pour lutter contre la migration irrégulière, le Niger a bénéficié d’un soutien de 10 millions d’euros de l’UE en juillet dernier. Niamey dit avoir réduit le flux migratoire au nord du pays de 80%. Toutefois, plus de 125 000 migrants ont traversé la Méditerranée, selon l’Onu, depuis le début de l’année.

Guevanis DOH

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