(Togo Officiel) - En Côte d’Ivoire, la filière cacao pourrait payer un lourd tribut au changement climatique dans les prochaines décennies. C’est ce que révèle la Banque mondiale dans la 7ème édition de sa note sur la situation économique du pays publiée au début du mois de juillet.
D’après l’institution financière, le sous-secteur qui représente le poumon de l’économie nationale (1/3 des exportations et plus de 10% des recettes fiscales), fera face à de nombreux défis à l’horizon 2050.
En effet, la hausse des températures entraînera un assèchement des terres et une baisse de leur fertilité, ce qui devrait perturber de nombreuses plantations de cacao localisées dans les régions des Lagunes et du Sud-Comoé.
De même, le pays pourrait être obligé de relocaliser certains vergers vers les plus hautes altitudes (450-500 m) dans le Sud-Ouest du pays d’ici 2050, du fait de la hausse des températures qui défavorisera la culture pratiquée actuellement à de basses altitudes (100-250 m).
Cette relocalisation vers de nouvelles régions risque non seulement d’attiser des conflits fonciers mais aussi de porter un nouveau coup dur aux couvertures forestières déjà réduites du fait de la déforestation.
D’après la Banque mondiale, l’activité cacaoyère a contribué à hauteur de 30% à la baisse du couvert forestier et les surfaces cultivées ont progressé de 40% durant les 20 dernières années.
« Le paradoxe est que la disparition des forêts a créé un cercle vicieux car, en rendant les sols moins fertiles, elle a poussé les paysans à défricher encore plus de nouvelles terres. La filière du cacao est à la fois la source d’une tragédie écologique et une victime du réchauffement climatique.», note l’organisation.
La filière du cacao fournit indirectement des revenus à près de 5 millions de personnes. D’après la Banque mondiale, un Ivoirien émet, en moyenne, 10 fois moins de CO2 que la moyenne et 33 fois moins qu’un Américain.
Espoir Olodo