Guinée-Bissau: Lisbonne proteste contre la suspension de médias portugais

Publié le mardi, 04 juillet 2017 11:23

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(Togo Officiel) - Le 30 juin, les autorités bissau-guinéennes ont suspendu les activités de la radiotélévision RTP et de la radio publique RDP, deux médias portugais. Cette décision a été vivement critiquée par les autorités portugaises dont la réaction ne s’est pas fait attendre.

« C’est une atteinte à la liberté d’expression et la liberté de la presse », peut-on lire dans un communiqué du ministère portugais des Affaires étrangères qui a convoqué l’ambassadeur de Guinée-Bissau près le Portugal pour lui signifier la gravité de la décision des autorités bissau-guinéennes.

Victor Pereira, le ministre bissau-guinéen de la Communication, a justifié la décision de suspendre la RTP et la RDP par l’expiration des conventions de fonctionnement de ces médias, négociées lors d’accords bilatéraux conclus en 1997, entre son pays et le Portugal. « L’accord était caduc depuis plusieurs années et devait être revu avant l’expiration du délai que nous avions fixé (le 30 juin 2017). Cela fait 14 ans que nous avions demandé la révision du mémorandum d’entente, mais les Portugais ont toujours fait la sourde oreille.», a-t-il affirmé.

« Ce genre d’ultimatum est inacceptable, surtout quand il s’agit de deux pays liés par des liens étroits, comme le Portugal et la Guinée-Bissau », rétorque le ministère portugais des Affaires étrangères.

« La suspension ne sera levée que si les autorités portugaises jugent nécessaire que nous nous mettions à table pour renégocier les accords », a prévenu M. Pereira.

Selon plusieurs médias, tant dans le pays qu'à l'international, les autorités bissau-guinéennes auraient suspendu les deux médias portugais parce qu’elles soupçonnent le Portugal d’être favorable, via ces chaines, à la direction du parti au pouvoir dans la crise qui l’oppose au chef de l’Etat actuel. En août 2015, le président José Mário Vaz avait destitué Domingos Simoes Pereira, premier ministre, et chef de leur parti commun, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).

Malgré tout, le gouvernement portugais assure n’exercer «aucun contrôle éditorial sur la RTP et la RDP qui agissent avec la même indépendance et impartialité à Bissau comme dans tous les pays où ils sont présents».

Rappelons que, dans un premier temps, l’agence de presse portugaise Lusa avait également été suspendue avant que les autorités bissau-guinéennes ne reviennent sur cette décision.

Servan Ahougnon

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