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En visite officielle au Togo du 27 au 31 octobre dernier, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, Ousmane Diagana a été séduit par les nombreuses initiatives de développement en cours dans le pays. Dans une interview exclusive accordée à Togo First, l’économiste mauritanien a passé en revue plusieurs sujets, parmi lesquels sa vision du partenariat avec le Togo, la reprise économique post-covid, le Doing Business ou les perspectives d’avenir. Extraits. 

Vous venez de passer une semaine marathon au Togo, avec un passage en revue des actions de la Banque sur le territoire. Votre passage est-il annonciateur de nouveaux développements dans la coopération entre votre Institution et le Togo ? Dans quels domaines pouvons-nous vous attendre ?

Ousmane Diagana : Je me réjouis de cette première visite depuis ma prise de fonction en tant que vice-président pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Par le passé j’ai été directeur des opérations de la Banque Mondiale pour un certain nombre de pays dont le Togo, avec résidence à Abidjan. Cette visite s'inscrit dans le contexte de la solidarité que nous exprimons aux pays face à la crise pandémique, une crise sanitaire extrêmement violente qu’ils ont connue. Elle intervient aussi au moment où nous commençons les discussions avec le Togo, pour la préparation de notre prochaine stratégie de partenariats qui va couvrir la période 2022-2026.

Le Togo, avant la pandémie de covid-19, connaissait un taux de croissance élevé, plus de 5% en moyenne par an, et enregistrait aussi des résultats probants en matière de recul de la pauvreté. Évidemment ces progrès ont été affectés avec cette crise sanitaire. Nous avons donc, dans nos échanges avec le gouvernement, discuté des voies et moyens de l’accompagner pour que la reprise qui s’amorce déjà au Togo puisse être forte, durable et inclusive.

Votre institution a également signé un certain nombre d’accords durant ces trois jours. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Ousmane Diagana : En effet, nous avons procédé au lancement d’un projet pour l’amélioration de la qualité de la santé et offrir une assurance maladie universelle à 60% de la population togolaise. Nous avons aussi signé un accord de financement pour le corridor Lomé-Ouagadougou-Niamey, un programme de transport et de développement des infrastructures. Le premier, le programme santé, c’est 70 millions $, et le second, c’est 120 millions $; ce qui représente en tout 190 millions $.

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Mais, à part ces accords de financement, et depuis la survenue de la covid-19, la Banque mondiale a accéléré et diversifié ses interventions au Togo. La Banque a notamment apporté un appui budgétaire au Togo, face aux pressions causées par la crise sur ses liquidités, et nous l'avons accompagnée par un programme de renforcement du système sanitaire et d’acquisition des vaccins.

Notre appui au Togo pour faire face à la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19 fait environ 120 millions $, ce qui fait que nous avons en cours au Togo un portefeuille de projets, très large, qui dépasse 700 millions $. Le Togo est d’ailleurs l’un des principaux bénéficiaires des financements de BM dans la sous-région. Si ces augmentations ont pu avoir lieu, c’est certainement pour aider le pays dans cette période difficile, mais également en reconnaissance de la qualité et de la performance des programmes que nous avons ici.

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“Nous avons en cours au Togo un portefeuille de projets, très large, qui dépasse 700 millions $”

Et là-dessus, je tiens à féliciter les autorités togolaises et l’ensemble des départements ministériels qui sont responsables de l’exécution et du suivi des projets financés par la banque mondiale au Togo.

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Le Togo a expérimenté durant la crise, un programme de revenu universel de solidarité, appelé Novissi, en associant l’IA pour mieux cibler les couches les plus concernées. Pensez-vous que c’est le chemin à suivre en Afrique ?

Ousmane Diagana : Tout d’abord, je tenais de nouveau à féliciter le gouvernement togolais pour les mesures urgentes et idoines qu’ils ont prises depuis la survenue de la pandémie. L’exemple de Novissi est effectivement parlant, parce que c’est un programme de filets sociaux, via des transferts monétaires, très novateur. En ceci qu’il s'appuie sur le numérique pour mettre en place un mécanisme de ciblages fiable des meilleurs bénéficiaires. Ceci donne à tout l’instrument beaucoup de crédibilité, et tout le monde salue cette approche du Togo.

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“Il faut faire profiter les autres pays africains de cette expérience qui est en cours au Togo.”

Notre objectif aujourd'hui est de toucher encore plus de personnes, surtout celles dans les zones reculées du pays. Pour cela, il faut donc élargir le programme pour que, dans un premier temps, le maximum de personnes qui ont des besoins d'appui puissent être identifiées et soutenues, et, dans un deuxième temps, faire profiter les autres pays africains de cette expérience qui est en cours au Togo.

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Toujours au Togo, l’agriculture joue un rôle prépondérant dans l’économie. Mais malgré ce rôle structurant, l’accès aux ressources financières reste encore faible. Le PASA a été lancé avec l’appui de la banque pour booster justement le secteur. Pour mieux ouvrir la voie aux crédits bancaires, le Togo a lancé ce qu’on appelle le Mifa.

Ousmane Diagana : C’est une très bonne initiative, nous la saluons. Vous savez, l’agriculture dans tous les pays du monde joue un triple rôle : celui d’alimentation des populations, de création d’emplois, et de génération de revenus pour les populations du milieu rural.

Chaque fois qu’il est des dispositifs prometteurs, mis en place soit par l’État, soit par le secteur privé ou les deux ensembles, nous les regardons et si nous avons la possibilité de les soutenir pour les faire passer à l’échelle, nous le faisons, avec la conviction que la croissance durable, la croissance inclusive, viendra de secteurs comme l’agriculture pour un pays comme le Togo.

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Est-ce que la Banque réfléchirait aussi à des mécanismes du genre ?

Ousmane Diagana : La Banque mondiale est un groupe comme vous le savez, il y a notamment l’IDA, guichet pour lequel le Togo est éligible et puis il y a l’IFC. Ces mécanismes en particulier, on peut les soutenir à travers ces deux guichets en fonction de comment ils sont structurés et présentés. Il faut aussi tenir compte de ce que les autres partenaires aussi font. 

C’est aussi à travers le dialogue avec le gouvernement qu’on va identifier quels sont les domaines dans lesquels on peut avoir une influence plus forte avec des résultats plus rapides, et quels sont les autres domaines où d’autres acteurs y compris le secteur privé interne ou international peuvent contribuer. En résumé, et pour répondre de manière précise à votre question, oui la banque pourrait évaluer des possibilités d’appui de ce type dans le secteur agricole.

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Le groupe de la Banque mondiale a été récemment secoué par des cas de malversations dans son rapport phare le Doing business, ce qui a conduit à sa suspension. Selon certains observateurs, le scandale pourrait saper la confiance que l'on a dans les institutions de Bretton-Woods et entamer le regard des investisseurs sur les pays ayant beaucoup progressé ces dernières années. C’est le cas du Togo par exemple qui a fait un bond de 59 places sur les deux dernières années du rapport. Ces mêmes observateurs pensent que pour rétablir la confiance, il faudra des mesures fortes et décisives.

Comment votre institution compte-t-elle rétablir cette crédibilité aussi bien pour elle que pour les pays, victimes collatérales de cette affaire ?

Ousmane Diagana : Pour ce qui concerne les réformes qu’évalue notamment le Doing Business, le Togo est l’un des pays qui a très bien fait et je crois qu’ayant tiré les bénéfices de ces réformes, avec ou sans Doing Business, ils doivent continuer dans cette voie, c’est manifestement utile pour le pays.

Un système de classement est toujours difficile parce que d’abord il y a une dimension de relativités. Mais pour revenir à ce que vous avez appelé “scandale”, ce qui est important à noter c’est que lorsque le problème a été porté à l’attention du management de la Banque et des départements qui sont en charges de la déontologie professionnelle dans l'institution et de la sauvegarde de ses valeurs, un travail d’investigation très approfondi a été fait. Et lorsque les résultats des études ont été rendus publics, des mesures urgentes ont été prises. Je pense qu’il n'y a pas de mesure plus forte que celle de dire “on arrête la production de ce rapport jusqu’à nouvel ordre”.

Je pense qu’à chaque fois qu’il y a une crise, à chaque fois qu’il y a un problème, le plus important c’est de faire une pause, en tirer des leçons, et essayer de rebondir en mettant en place de nouveaux mécanismes et outils, et puis renforcer véritablement tous les principes d’intégrité et de transparence pour qu’une institution comme la Banque mondiale, qui a bâti sa réputation sur ses valeurs, puissent continuer à être respectée.

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Même si sur le plan sanitaire, l’Afrique a été relativement peu touchée par la pandémie, les conséquences économiques semblent importantes pour le continent. Au-delà des appuis d’urgence qui ont été débloqués en faveur du continent, pensez-vous que la covid-19 va changer la façon dont la Banque intervient dans les pays africains, notamment avec un accent particulier sur les couches les plus jeunes qui non seulement sont les plus nombreuses sur le continent mais également les plus vulnérables ?

Ousmane Diagana : Vous avez parfaitement raison quant aux répercussions économiques de la crise sur l’Afrique. Une des choses que nous, au niveau de la Banque mondiale, regardons de très près, et sur lesquelles on va s’accentuer dans les années à venir, c’est le renforcement du capital humain, y compris des systèmes de santé.

Aujourd’hui, on est donc en train de financer beaucoup de programmes dans ce secteur, en plus des ressources accordées aux pays pour se procurer des vaccins. J’ai parlé tout à l’heure du projet de 70 millions $ pour le Togo, nous travaillons à faire de l'Institut Pasteur de Dakar un hub pour la production de vaccins, entre autres.

En second, en matière de développement du capital humain, nous voulons mettre un accent particulier sur l'éducation, une éducation de qualité, sur toute la chaîne éducative. Il y aura donc beaucoup de programmes de renforcement du système éducatif et des compétences.

Un autre domaine, ce sont les programmes structurants qui participent à la transformation économique pour la création de plus d'emplois : l’énergie, l'économie numérique, les routes, l’agriculture.

Dans les mois à venir, nous ferons surement beaucoup d'autres annonces, et en ce qui concerne un pays comme le Togo. La stratégie nouvelle de partenariat que nous allons préparer va être très volontariste, qui va notamment accompagner la mise œuvre de la feuille de route gouvernementale.

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Parce que, j’en suis convaincu, il y a au Togo la vision, le potentiel et la volonté, d'en faire un pays émergent. On va donc multiplier les programmes en matière d’éducation et d'accès à la santé, en plus grands et plus structurants, pour aider le Togo.

Le Togo s’apprête à déployer dans les prochaines heures de nouveaux soldats de la paix au Mali. Samedi, au Centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix (CEOMP) de Lomé, le 9ème bataillon togolais de la Minusma a effectué un ultime entretien avec le chef d’état-major des Forces Armées Togolaises (FAT), avant son déploiement. 

La rencontre, à laquelle ont pris part de nombreux officiers et directeurs centraux de la Grande Muette, a été l’opportunité pour le commandement de rappeler les fondamentaux aux personnels sur le départ, et transmettre le message du commandant suprême des armées et du ministre de tutelle.

Au cours des mois précédents leur déploiement sur le terrain, le bataillon a été notamment accompagné par des instructeurs de l’armée française, dans le cadre de la coopération entre les deux pays.

Pour rappel, le Togo, contributeur essentiel pour les missions de la paix onusienne, est fortement présent au Mali, dans divers secteurs : sécurité, santé, social entre autres. Le professionnalisme des Casques bleus togolais est d’ailleurs régulièrement reconnu et honoré.

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Investi dans ses nouvelles fonctions il y a quelques jours, le Médiateur de la République accélère le pas en vue de l’effectivité de la procédure de déclaration des biens et avoirs des hautes personnalités et autres assujettis. Vendredi, à l’issue d’un entretien à la Primature avec la Premier ministre, Awa Nana Daboya l’a rappelé.

Il faut démarrer, et le plus tôt serait le mieux”, a déclaré l’autorité. Puis, de détailler : “Au plus tard en janvier 2022, je dois moi-même faire ma déclaration de biens au niveau de la Cour constitutionnelle en remplissant ce formulaire qui sera ensuite mis sous cachet et sous plis fermé, en présence d’assesseurs, de greffiers et d’huissiers de justice”.

La démarche, dont l’objectif est de promouvoir la transparence dans l’exercice des fonctions et charges et publiques, et de prévenir l’enrichissement illicite, sera ensuite ouverte aux personnes concernées. 

Un autre pilier majeur de la fonction d’Awa Nana Daboya a été abordé par les deux officiels : celui de la médiation entre les citoyens et l’administration. Face à cette thématique chère à l’exécutif, la cheffe du gouvernement, Victoire Dogbé a incité son interlocutrice à une réflexion sur la digitalisation des procédures qui seront mises en place afin de toucher tous les compatriotes.

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Quelques jours après avoir acquis 475.000 doses de Johnson&Johnson, le Togo a officiellement réceptionné samedi soir près de 200 000 nouvelles doses d’Astrazeneca. Le lot (199 800 exactement) est un don de la France, octroyé à travers l’initiative Covax. 

En effet, le président français Emmanuel Macron avait promis, il y a quelques mois, un appui aux pays en voie de développement avec 60 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 d’ici la fin de cette année. La nouvelle livraison porte à 800.000, le nombre de doses d’Astrazeneca obtenues par le Togo depuis mars 2021, et à 3,5 millions, le total de doses reçu à ce jour. 

Comme il y a quelques jours, le ministre de la santé, Moustafa Mijiyawa a lancé un nouvel appel aux populations. Avec plus d’un million de doses en stock, la stratégie envisagée est désormais de rapprocher les équipes de vaccination des citoyens. 

Des réflexions ont d’ores et déjà été lancées pour mieux encadrer les fêtes de fin d’année, afin d’éviter une quelconque flambée début 2022, comme cela avait été le cas pour 2021.

La frontière séparant le Togo et le Bénin à Kémérida (préfecture de la Binah, région de la Kara) sera dotée d’ici la mi-2022 d’un nouveau poste de contrôle. Le ministre de la sécurité a posé jeudi la première pierre de l’ouvrage. 

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La future infrastructure, dont les travaux dureront 06 mois, est construite grâce au soutien de l’Organisation internationale des migrations (OIM) et de l’Allemagne. Son érection s’inscrit dans le renforcement de la sécurité aux frontières terrestres, en particulier dans un contexte de lutte contre l’expansion du terrorisme, de l’extrémisme violent et de la criminalité transnationale. 

Le nouveau poste intégrera des fonctionnalités modernes, permettant un meilleur contrôle des flux. “Lorsque les éléments qui sont aux postes de frontières ne sont pas dans de bonnes conditions, et n’ont pas de bons équipements, il va sans dire qu’il y a des choses qui peuvent leur échapper”, a déclaré Yark Damehame.

Au Togo, près de 2000 personnes pourraient retrouver la vue, au cours des 10 prochains mois. Le gouvernement vient de lancer, avec le concours de l’organisation humanitaire internationale Mercy Ships et l’ONG Lumière Divine, une campagne nationale de prise en charge gratuite de la cataracte. 

Le programme, dénommé “Mana Messé” (‘vue retrouvée’ en langue kabyè), vise à opérer gratuitement jusqu’en juin 2022, au moins 2000 personnes victimes de cas de cataracte. 

S’il est en cohérence avec les objectifs du Plan national quinquennal (2019-2023) de lutte contre la cécité, l’initiative veut surtout permettre d’améliorer la couverture, l’accès et la qualité de la chirurgie de la cataracte dans le pays, avec un accent particulier sur les patients démunis, des localités très peu desservies.

La campagne ne devrait en outre pas s’arrêter après 2022, puisqu’un objectif de traitement de 4000 cas est “possiblement” envisagé pour l’année d’après, soit une couverture de 30% de la cible nationale, ainsi que l’a indiqué la ministre déléguée en charge de l’accès universel aux soins, Mamissilé Akla Agba-Assih.

Au Togo, où la cataracte est un problème de santé publique (plus de 200 000 cas recensés, 16 000 nouveaux cas environ chaque année), Mercy Ships entend relever le défi. L’organisation aux navires-hôpitaux ultramodernes qui a déjà effectué 05 missions au Togo depuis 1990, a récemment conclu un nouveau partenariat de 10 ans avec le Gouvernement.

Après les manœuvres lancées l’an dernier par l’Office Togolais des Recettes (OTR) envers les pratiques commerciales illicites, la lutte contre la concurrence déloyale et les importations frauduleuses va prendre un nouveau tournant au Togo. Le gouvernement et le secteur privé se sont accordés jeudi à Lomé sur la question, lors d’une nouvelle réunion de concertation, la troisième du genre après celles de janvier et juin.

Les discussions, dirigées par le Premier ministre, ont été l’occasion de dresser un état des lieux, de faire le point sur les dispositifs réglementaires et opérationnels de lutte, les corrections à apporter et les actions concrètes à mener pour assainir l’économie. 

Perte pour l’Etat, paralysie pour l’économie   

Parce que justement, a souligné la ministre de la promotion de l’investissement, les importations frauduleuses, qui regroupent des pratiques comme la contrebande ou les fausses déclarations, pénalisent l’économie nationale, à travers les investissements et les entreprises locales. Ceci, en créant une situation de concurrence déloyale qui peut amener certaines entreprises à la faillite. 

Corrélativement pour l'État, c’est une perte, car il y a un manque à gagner en termes de recettes fiscales, par rapport à ces importations frauduleuses. Le corollaire par rapport à l’investissement, c’est que lorsque les entreprises régulièrement installées, qui contribuent à la croissance, à la richesse et à l’économie du pays, ne sont pas préservées par ces importations frauduleuses, cela n’attire pas d’autres investisseurs. Notre challenge aujourd’hui, c’est donc de pouvoir accompagner les entreprises qui sont régulièrement installées et payent à pouvoir grandir, évoluer, réinvestir et créer beaucoup plus d’emplois pour attirer d’autres investisseurs”, explique Rose Kayi Mivedor. 

Des textes désormais plus rigoureux, et des sanctions  

Pour venir à bout de ce fléau qui, selon le ministre du commerce, fait perdre au pays des milliards de FCFA chaque année, une revue des textes déjà existants (Loi de 1999 sur la concurrence déloyale, code national et communautaire des douanes, textes réglementaires ministériels) sera effectuée, avant que ne tombe le couperet. 

Avec le secteur privé et sous la coordination du Premier ministre, nous allons mettre à jour des réglementations et passer à des sanctions qui puissent décourager les auteurs de ces pratiques malsaines. Nous nous sommes entendus également pour une synergie d’actions, pour limiter les conséquences de cet état de choses”, a laissé entendre Kodjo Adedze. 

Pour sa part, Victoire Dogbé a réitéré la disponibilité de l’exécutif, à accompagner toute initiative qui pourra contribuer à la création de richesses au Togo. 

En rappel, le cadre de concertation Etat/Secteur privé qui se réunit périodiquement, a pour objectif de renforcer la confiance mutuelle entre les deux parties et d'améliorer l’environnement des affaires.

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Présent depuis le début de la semaine à Glasgow à l’occasion la 26ème Conférence des Parties sur le climat (COP26), le Togo, par la voix du Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, a invité la planète à “un sursaut collectif pour inverser la tendance au réchauffement climatique”. Le Président de la République, qui s’est exprimé à la faveur de l’une des activités de haut niveau auxquelles il a pris part durant son séjour, a dévoilé les engagements climatiques du pays, avant d’insister sur la nécessité d’une prise de conscience collective. 

Diminution de l’empreinte environnementale et développement durable parmi les priorités

Signataire de l’accord de Paris de 2015, qu’il a ratifié deux ans plus tard, le Togo qui figure parmi les plus faibles pollueurs au monde, a néanmoins aligné ses priorités de développement sur ses engagements climatiques. Ce qui lui a permis de réaliser des avancées significatives en matière d’adaptation et d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Ainsi en dépit de la crise sanitaire, la diminution de l’empreinte environnementale et le développement durable sont restées des priorités, bien en place dans la feuille de route quinquennale de l’exécutif. En 2020, le pays a réduit de 27,5% ses émissions de gaz à effet de serre, au lieu des 17,5% initialement prévus dans le scénario de référence. Une prouesse sur laquelle le gouvernement ne compte pas se reposer.  

Aussi, à l’occasion de ce rendez-vous mondial en Ecosse, le Togo a-t-il décidé de rehausser encore ses ambitions. Ceci, en portant notamment ses contributions déterminées au niveau national (CDN), de 11,14% à 20,51% à l’horizon 2030. “Ce choix traduit notre engagement à renforcer la résilience de nos communautés, nos structures économiques et nos écosystèmes naturels à travers des plans d’actions climat concrets couvrant des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, l’eau, l’industrie, les ressources forestières, l’énergie et les mécanismes d’inclusion financière et de couverture des risques climatiques”, a expliqué Faure Gnassingbé.

Énergies propres, reboisement massif, gestion des déchets

Pour y arriver, le gouvernement mise sur plusieurs leviers. 

Dans le secteur de l’énergie par exemple, l’accent est mis sur la promotion des énergies renouvelables. Les mises en services récentes de la centrale thermique Kekeli Efficient Power et la centrale solaire de Blitta illustrent cette dynamique. Le Togo s’est fixé pour objectif d’atteindre 50% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici à 2030. 

Dans les classements internationaux, le pays, qualifié l’an dernier “d’exemple étonnant dans la promotion du solaire”, est bien placé : 33ème mondial et 10ème africain sur la liste des pays ayant à cœur la promotion des énergies renouvelables, selon l’indice spécialisé de Bloomberg. 

La feuille de route gouvernementale 20-25 prévoit en outre le déploiement de 300 mini-grids d’ici la fin de la décennie et l’électrification de 555 000 ménages par kits solaires, soit l’équivalent de 85 MW de capacité solaire additionnelle. Des initiatives qui doivent permettre de porter à 100% le taux d’électrification rurale à l’horizon 2030.

Dans le domaine des transports, le Togo envisage de porter à 3% la part des véhicules électriques dans l’acquisition des véhicules neufs en 2025 et s’est déjà engagé dans la promotion de la mobilité verte, à travers l’installation d’une société de fabrication de véhicules électriques à la PIA.

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Dans le secteur agro-forestier, davantage exposé aux changements climatiques, le pays entend renforcer sa politique de préservation de la biodiversité et du couvert végétal national. Il est ainsi prévu, une restauration des paysages dégradés à hauteur de 1% par an, pour atteindre un taux de couverture forestière de 30% en 2030. Une campagne de reboisement massif a également été initiée. 

Selon les projections, ces actions permettront d’augmenter de 10% la séquestration du carbone à l’échelle nationale. 

En ce qui concerne le secteur de la gestion des déchets, le référentiel quinquennal de développement prévoit une série d’initiatives, pour améliorer la collecte et l’assainissement, la valorisation en énergie du méthane produit au centre d’enfouissement de Lomé ainsi que le tri et la valorisation de 145 000 tonnes de déchets destinés au brûlage.

Pour tenir ces engagements, le Togo aura besoin d’environ 2,7 milliards $, d’ici 2030.

Le monde nous observe; nos populations comptent sur nous pour dépasser nos hésitations, prendre des décisions hardies et ramener la solidarité au cœur de l’engagement de la communauté internationale”, a martelé le Président de la République à l’endroit de ses pairs.

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Les forces de défense et de sécurité ont effectué le week-end écoulé une nouvelle opération de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. L’intervention, avalisée par les autorités judiciaires, a concerné le secteur Nord-Est de la capitale (Kégué et environs). 

Au terme des bouclages, contrôles d’identité et visites domiciliaires, 30 personnes ont été interpellées, une soixantaine d’engins roulants saisis, de même que des objets et substances illicites (pétards, psychotropes). Des enquêtes complémentaires seront effectuées par la Gendarmerie nationale. 

Depuis le début de l’année, près d’une douzaine d’opérations similaires ont été effectuées dans plusieurs localités du territoire. L’objectif, a de nouveau rappelé le ministre de la sécurité et de la protection civile, est de “préserver la paix et la sécurité dans le pays”.

jeudi, 04 novembre 2021 12:31

Plus de mobilité pour le secteur éducatif

Le Gouvernement, à travers le ministère en charge de l’éducation, a doté, il y a quelques jours, le secteur éducatif national de matériels roulants destinés à faciliter la mobilité du personnel d’encadrement. Au total, 46 véhicules pick-ups, d’un coût global de près de 800 millions FCFA, ont été remis aux directeurs régionaux de l’éducation (DRE) par Komla Dodzi Kokoroko. 

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Pour l’exécutif, il s’agit de renforcer l’équipement des régions pédagogiques et des établissements, dans la lignée des actions menées pour améliorer profondément le secteur : gratuité des frais d’inscription, recrutement des enseignants, réforme des écoles de formation, construction et réhabilitation des salles de classe, dialogue autour de l’amélioration de la condition enseignante, entre autres.

Aucune négligence dans leur entretien et gestion ne sera tolérée, et ce, au nom de l’intérêt général et de la redevabilité”, a averti le ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat.