(Togo Officiel) - Après les manœuvres lancées l’an dernier par l’Office Togolais des Recettes (OTR) envers les pratiques commerciales illicites, la lutte contre la concurrence déloyale et les importations frauduleuses va prendre un nouveau tournant au Togo. Le gouvernement et le secteur privé se sont accordés jeudi à Lomé sur la question, lors d’une nouvelle réunion de concertation, la troisième du genre après celles de janvier et juin.
Les discussions, dirigées par le Premier ministre, ont été l’occasion de dresser un état des lieux, de faire le point sur les dispositifs réglementaires et opérationnels de lutte, les corrections à apporter et les actions concrètes à mener pour assainir l’économie.
Perte pour l’Etat, paralysie pour l’économie
Parce que justement, a souligné la ministre de la promotion de l’investissement, les importations frauduleuses, qui regroupent des pratiques comme la contrebande ou les fausses déclarations, pénalisent l’économie nationale, à travers les investissements et les entreprises locales. Ceci, en créant une situation de concurrence déloyale qui peut amener certaines entreprises à la faillite.
“Corrélativement pour l'État, c’est une perte, car il y a un manque à gagner en termes de recettes fiscales, par rapport à ces importations frauduleuses. Le corollaire par rapport à l’investissement, c’est que lorsque les entreprises régulièrement installées, qui contribuent à la croissance, à la richesse et à l’économie du pays, ne sont pas préservées par ces importations frauduleuses, cela n’attire pas d’autres investisseurs. Notre challenge aujourd’hui, c’est donc de pouvoir accompagner les entreprises qui sont régulièrement installées et payent à pouvoir grandir, évoluer, réinvestir et créer beaucoup plus d’emplois pour attirer d’autres investisseurs”, explique Rose Kayi Mivedor.
Des textes désormais plus rigoureux, et des sanctions
Pour venir à bout de ce fléau qui, selon le ministre du commerce, fait perdre au pays des milliards de FCFA chaque année, une revue des textes déjà existants (Loi de 1999 sur la concurrence déloyale, code national et communautaire des douanes, textes réglementaires ministériels) sera effectuée, avant que ne tombe le couperet.
“Avec le secteur privé et sous la coordination du Premier ministre, nous allons mettre à jour des réglementations et passer à des sanctions qui puissent décourager les auteurs de ces pratiques malsaines. Nous nous sommes entendus également pour une synergie d’actions, pour limiter les conséquences de cet état de choses”, a laissé entendre Kodjo Adedze.
Pour sa part, Victoire Dogbé a réitéré la disponibilité de l’exécutif, à accompagner toute initiative qui pourra contribuer à la création de richesses au Togo.
En rappel, le cadre de concertation Etat/Secteur privé qui se réunit périodiquement, a pour objectif de renforcer la confiance mutuelle entre les deux parties et d'améliorer l’environnement des affaires.
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