Togo : le grand oral du gouvernement devant les parlementaires sur l’affaire Bolloré

Publié le samedi, 30 juin 2018 01:54

500--312

(Togo Officiel) - Interpellé par la représentation nationale, dans l’affaire Bolloré, du nom du patron de cette multinationale, mis en examen pour des faits présumés de corruption liés à l’attribution de concessions portuaires en Guinée et au Togo, Ninsao Gnofam, ministre togolais des Infrastructures et des Transports s’est prêté à l’exercice du grand oral.

Entre autres questions auxquelles il devait répondre, la nature et le contenu du contrat de concession, la procédure de concession du port de Lomé à la multinationale française, le détail des investissements du groupe Bolloré au Togo, les chiffres d’affaires réalisés et les différentes taxes qu’il a versées à l’Etat. Au travers de ce questionnaire, les élus du peuple, notamment ceux de l’opposition, voulaient avoir des explications du gouvernement dans cette affaire.

Une affaire franco-française

D’après le ministre, l’Etat togolais n’a pas à revenir sur les décisions de l’autorité judiciaire d’un Etat étranger. Il a précisé que la mise en examen de Vincent Bolloré par un juge d’instruction français s’inscrivait dans le cadre d’une procédure pénale qui n’avait rien à voir avec le Togo. C’est une affaire franco-française. Elle n’appelle donc pas, selon le ministre, d’autres commentaires de la part de l’Etat togolais.

Oui à une demande de coopération judiciaire

 Le ministre a réitéré l’engagement de l’Etat togolais à coopérer avec la justice française, au besoin. « Rien ne nous inquiète puisque nous disons que si les autorités judiciaires françaises, dans le cadre de la coopération judiciaire internationale, demandaient aux autorités judiciaires togolaises de coopérer, nous coopérerions ». De fait, a-t-il tranché, « ce n’est parce qu’on a cité le Port de Lomé qu’il faut croire que le Togo est pour quelque chose dans cette affaire ».

De la régularité de la concession

Selon le Commissaire du gouvernement, la procédure de concession du port de Lomé au groupe Bolloré Africa Logistics était régulière : « A l’époque en 2001 et en 2003, il n’y avait pas de textes qui obligeaient à aller à un appel d’offre, mais les règles qu’il fallait appliquer, l’Etat togolais et le gouvernement les a appliquées. Le Groupe Bolloré avec l’investissement qu’il a effectué, emploie des Togolais... Le Groupe Bolloré paie des impôts, au titre de ses activités, à l’Etat togolais. Il est installé sur un domaine qui appartient à l’Etat et, à ce titre, il paie des redevances à l’Etat togolais à travers  le Port autonome de Lomé, donc rien n’est gratuit pour le Groupe Bolloré ».

En France, cette affaire n’a pas encore connu son épilogue.

Actualités