(Togo Officiel) - Le Ghana a renoncé à l’émission d’un emprunt obligataire domestique d’une maturité de cinq ans, en raison des « mauvaises conditions » du marché, selon une note adressée par le ministère des Finances aux investisseurs.
Le ministère des Finances prévoyait l’émission d’obligations du Trésor libellées en monnaie locale pour refinancer des dettes. Mais les taux situés entre 19,75% et 21,5% offerts ont été jugés très élevés, tandis que le marché était très volatil. Conjuguées à la faible demande des investisseurs, ces « conditions défavorables » ont incité les autorités à abandonner l’émission.
« En raison des conditions actuelles du marché, l'émetteur a décidé de ne pas procéder à l'émission d'obligations du Trésor à cinq ans, initialement prévue en septembre 2018 », a précisé le ministère des Finances dans la note adressée aux investisseurs.
Selon les données de la Banque centrale ghanéenne, le stock de la dette publique de ce pays d’Afrique de l’Ouest était de 159,4 milliards de cedis (environ 33,5 milliards de dollars) au 30 août 2018, soit 65% du PIB. Dans ce stock, la dette intérieure représente 73,8 milliards de cedis (15,5 milliards de dollars), soit 30,6% du PIB, tandis que la dette extérieure s’élève à 85,5 milliards de cedis (environ 18 milliards de dollars), soit 35,4% du PIB.
Bank of Ghana a également précisé que le stock de la dette publique du pays a connu une hausse de 5,1 milliards de cedis (environ 1 milliard de dollars) sur les quatre mois de mai à août 2018.
Le Ghana devrait boucler, cette année, un programme d’aide triennal de 918 millions de dollars de la part du Fonds monétaire international (FMI), destiné à stabiliser l'économie ghanéenne qui avait souffert ces dernières années d’une hausse de l'inflation et de la dette ainsi que d’un ralentissement de la croissance.
Ce pays qui exporte du cacao, de l'or et du pétrole semble déterminé à ne pas reconduire le programme d’assistance du FMI en 2019. Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, avait annoncé en février dernier que son pays a décidé de se passer des crédits du FMI et de financer son budget grâce à ses propres recettes. « Notre reprise économique va financer notre budget », avait-il alors martelé.