(Togo Officiel) - Le président nigérian Muhammadu Buhari (photo) a promulgué, ce mercredi, le budget fédéral du Nigeria d’un montant de 9,12 trillions de nairas (environ 25,3 milliards $) pour l’exercice 2018/2019 (juillet-juin). Ce budget est en hausse de 18,42% par rapport à celui de l’exercice 2017/2018 qui s’élevait à 7,44 trillions de nairas (environ 20,6 milliards $).
L’adoption de ce budget par le parlement du Nigeria en mai dernier, intervient sept mois après que le projet de loi de finances a été déposé par le gouvernement nigérian sur la table des parlementaires, le 7 novembre 2017.
Un retard dans l’examen de ce budget que le président nigérian n’a pas manqué de souligner.« Lorsque j'ai soumis les propositions du budget 2018 à l'Assemblée nationale le 7 novembre 2017, j'avais espéré que le processus d'examen législatif habituel serait rapide, de manière à faire avancer le Nigeria vers un exercice financier prévisible de janvier à décembre.», a déclaré ce jour Muhammadu Buhari.
Soulignant au passage que l’adoption d’un tel cycle budgétaire aura un impact positif sur le secteur privé nigérian. « Malgré le retard cette année, je suis déterminé à continuer de travailler avec l'Assemblée nationale pour améliorer le processus de budgétisation et ramener notre pays au cycle budgétaire de janvier à décembre.», a-t-il insisté.
Notons, par ailleurs, que le projet de budget initial 2018/2019 déposé par le gouvernement auprès du parlement était de 8,612 trillions de nairas (environ 23,9 milliards $). Toutefois, après examen, les parlementaires ont effectué certains amendements et voté un budget en hausse à 9,12 trillions de nairas (environ 25,3 milliards $). Ceux-ci, estimant que le gouvernement pouvait compter sur une hausse des cours du pétrole brut, ont ainsi fait passer la référence du prix du baril dans le projet de budget de 45 $ à 50,5 $.
Une pilule vraisemblablement difficile à avaler pour le président Buhari qui a noté que le parlement avait procédé à des compressions de 347 milliards de nairas (environ 965 millions $) sur les 4 700 projets qui lui avaient été soumis pour examen, tout en présentant 6 403 projets d'un montant de 578 milliards de nairas (environ 1,6 milliard $).
« De nombreuses coupes budgétaires sur certains projets sont critiquables et peuvent être difficiles, voire impossibles à mettre en œuvre avec l'allocation réduite. Certains des nouveaux projets insérés par le parlement n'ont pas été correctement conceptualisés, conçus et chiffrés et seront donc difficiles à exécuter.», s’est-il inquiété.
En outre, souligne-t-il, bon nombre de ces nouveaux projets introduits par le parlement ont été ajoutés aux budgets de la plupart des ministères sans tenir compte de la capacité institutionnelle à les exécuter ou des dépenses récurrentes supplémentaires qui pourraient être nécessaires.
Enfin, le président nigérian a pointé du doigt certaines autres augmentations telles que le budget du parlement qui connait une hausse de 14,5 milliards de nairas (environ 40 millions $), « passant de 125 milliards de nairas (environ 347,5 millions $) à 139,5 milliards de nairas (environ 399 millions $) sans aucune discussion avec l'exécutif ».
Pour Muhammadu Buhari, la plupart de ces augmentations le sont pour des dépenses récurrentes à un moment où l'administration essaye de réduire le train de vie de l’Etat.
Borgia Kobri