(Togo Officiel) - Le gouvernement ivoirien a annoncé le lancement d’un vaste projet visant à réduire les conflits fonciers en milieu rural, notamment en facilitant l'obtention des titres fonciers par les propriétaires terriens et en modernisant le droit foncier rural en vigueur.
D’un montant global de 116 millions de dollars, financé conjointement par l’Union européenne (41 millions d'euros) et la Banque mondiale (50 millions de dollars), ce nouveau projet comportera un volet social et un autre volet institutionnel, avec pour objectif d’aboutir à une politique foncière qui permette d’empêcher ou de réduire l’émergence de nouveaux conflits fonciers en milieu rural.
Ainsi, dans son volet institutionnel, il permettra à la Côte d’Ivoire de rendre pleinement opérationnelle l'Agence foncière rurale (AFOR), un organisme public mis en place en septembre 2017 pour faciliter la mise en œuvre de la politique foncière en milieu rural, mais aussi de créer des comités villageois de gestion foncière, capables de mettre en place un processus local transparent d’enregistrement des terres et d’actualisation du cadastre.
Il permettra aussi, au niveau social et communautaire, de fournir l’information et l’aide nécessaires aux propriétaires terriens en zone rurale, pour obtenir des titres fonciers susceptibles de sécuriser les possessions obtenues sous le régime du droit coutumier.
Des objectifs salués par Pierre Laporte, directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d'Ivoire, qui a indiqué dans un communiqué que ces actions vont « aider les autorités ivoiriennes à développer un programme national et rationalisé de sécurité foncière dans les zones rurales afin d'accélérer le processus d'enregistrement et de garantir aux bénéficiaires la pleine jouissance de leurs biens. »
En Côte d’Ivoire, les conflits fonciers sont fréquents et parfois meurtriers dans des zones rurales où moins de 2% des terres sont immatriculées.
Pour Yamoussoukro, ce nouveau projet est une étape décisive vers la modernisation du droit foncier rural, et un moyen d’assurer la sécurité foncière nécessaire aux investissements dans le secteur agricole.