RTG

RTG

Le président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou et son homologue du Nigéria, Muhammadu Buhari, viennent de signer le mémorandum d'accord du gazoduc Nigeria-Niger incluant également des projets de raffinerie et l'inauguration d'un Comité directeur et technique, a indiqué la présidence du Niger dans un post publié ce jour.

Très concrètement, ce mémorandum d’entente a pour ressort principal, la construction d’un pipeline de pétrole brut partant du Niger au Nigeria, ainsi que la construction d’une nouvelle raffinerie dans une ville nigériane située à proximité de la frontière entre les deux pays, apprend-on.

Cette future infrastructure devra permettre d’accroître les échanges entre les deux pays voisins qui, rappelons-le, sont régulièrement en proie aux attaques du groupe terroriste Boko Haram.

Ce mémorandum est signé au cours de la visite de travail et d’amitié qu’effectue le président Issoufou depuis hier au Nigéria. Il est accompagné dans ce déplacement de son ministre, directeur de cabinet, Ouhoumoudou Mahamadou et du ministre du Pétrole, Foumakoye Gado.

La BRVM, le marché financier commun aux pays membres de l'UEMOA, n'exclut pas à moyen terme, d'introduire des produits financiers dérivés dans l'arsenal de ses offres aux investisseurs, a répondu l’un des responsables de cette institution, aux questions de l’Agence Ecofin.  « Il s’agit d’un projet que la BRVM envisage de réaliser dans quelques années, avec pour objectif de favoriser la diversification de l’offre de titres. Il en est de même d’un marché pour les matières premières », a-t-il déclaré.

Selon plusieurs observateurs, la crise qu’a traversé le cacao ivoirien avec des pertes en centaines de milliards de FCFA, pour les planteurs et les autres acteurs de la filière, nécessite que soit lancé un marché de dérivés et de matières premières sur la bourse de l'UEMOA. Des banques comme Société Générale Côte d'Ivoire, ont déjà annoncé de nouveaux produits qui couvriront les producteurs de cacao contre des fluctuations futures sur les prix.

A la BRVM, on est sur plusieurs batailles dont la plus importante est la dynamisation des activités par les investisseurs. Récemment, le marché a reçu de nouvelles entreprises et a même acceuilli des produits financiers islamiques dans son compartiment dédié aux Obligations.

Toutefois, la mise en place d'un système de trading basé sur le cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, verrait peut-être arriver une nouvelle catégorie d'investisseurs sur le marché financier régional. Mais il faudra préalablement développer la culture et l’information financières et surtout, promouvoir l’épargne et améliorer l’environnement des affaires.

Idriss Linge

Le Gouvernement, à travers le ministère de l’Enseignement Supérieur  et de la Recherche, a lancé le mercredi 1er Août 2018, à l’auditorium de l’Université de Lomé, le projet « Galilée ».

L’initiative vise à doter chaque étudiant des universités publiques du Togo (Kara et Lomé), d’ordinateurs  performants de  haute technologie et à moindre coût.

Selon le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Octave Nicoué Broohm, cette facilité est une contribution majeure non seulement au développement estudiantin et universitaire, mais aussi au développement économique du Togo.

Elle permettra d’améliorer les recherches ainsi que la qualité de l’enseignement supérieur, a-t-il affirmé. L’ordinateur est, de fait, devenu incontournable dans l’amélioration des recherches et la communication, dans les études supérieures.

Selon les informations, l’adhésion au projet est soumise à un dépôt initial de cinquante mille (50 000) FCFA. Cette somme peut être versée une ou plusieurs fois, soit par versement sur le compte du projet, soit par transfert via T-Money, apprend-on. Le remboursement du reste (60 000 FCFA) s’étalera sur un échéancier de 12 mois.

La première phase de ce projet soutenu notamment par l’Etat togolais et le groupe TogoCom, cible 10 000 étudiants. On apprend que l’ordinateur et la connexion à internet qui sont personnels ne peuvent être cédés à un tiers avant la fin de la première phase du projet, soit avant le 30 juin 2020. Et en fonction des résultats et des soutiens des partenaires qui sont très attendus, l’opération « Un étudiant, un ordinateur », pourrait s’élargir aux universités privées. La seconde et la troisième phase vont permettre d’équiper quinze mille (15.000) étudiants.

Pour ses débuts, mercredi dernier, le projet a permis d’équiper les dix premiers étudiants inscrits sur la plateforme du programme.

Au-delà de la revue drastique du prix des ordinateurs, qui passe de 250 000 FCFA à 110 000 FCFA (plus de 50%), le projet comporte un volet service après-vente, précise Dr Venance Palanga, Coordonnateur du Projet : « les étudiants accèdent à l’ordinateur avec un service après-vente et une garantie sur matériel d’un an à un prix de 110 000 FCFA au lieu de 250 000 FCFA sur le marché ».

Tenue le 31 juillet à Lomé à Lomé, la 53ème session ordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO note, au niveau de la région, une performance en matière de croissance économique. De 0,2% en 2016, le taux de réalisation de la croissance économique a atteint 2,3% en 2017. Les perspectives s’annoncent bonnes en  2018 où la communauté table sur une performance de 3,2%.

Cette évolution positive est due, entre autres, à la remontée des cours mondiaux des matières premières, en particulier le pétrole, les minerais (or, bauxite, fer), le cacao, le coton, ainsi que les réformes économiques et les investissements dans le domaine des infrastructures, indique le communiqué rendu public par l’institution.

Autre performance réalisée, les avancées notées au titre de la convergence macroéconomique. Les Chefs d’Etat ont pris acte des  progrès accomplis par les pays de la Cedeao, notamment s’agissant du critère clé du déficit économique en 2017 par rapport à 2016. L’ensemble de ces efforts devront se poursuivre afin d’améliorer la résilience des  Etats et rendre plus stables les sources de croissance.

Les différents acteurs économiques sont également invités à renforcer la dynamique de diversification et la mise en place de politiques spécifiques en faveur des couches vulnérables, pour une croissance plus inclusive et durable.

Dans un communiqué rendu public le 01er août 2018, la Coalition des quatorze (14) partis de l’opposition togolaise (C14) dit prendre acte des recommandations de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao sur la situation sociopolitique au Togo. Elle relève toutefois « plusieurs insuffisances ».

En vue d’une normalisation définitive de la situation politique, la C14 « accueille avec intérêt la poursuite du dialogue et compte bien aborder en profondeur tous ces problèmes avec la facilitation, lors des rencontres qu’elle souhaite très prochaines »

Ce regroupement de formations politiques déclare réitérer « ses remerciements aux Présidents Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et Alpha Condé pour leur implication personnelle dans la recherche d’une solution à la crise togolaise, pour la qualité de leur écoute et pour leur disponibilité ».

Il voudrait pouvoir compter sur eux pour « une meilleure prise en compte des attentes légitimes des populations togolaises ».

Cette réaction de la C14 devrait baliser la voie à une véritable décrispation de l'atmosphère politique au Togo.

La journée de la femme africaine a été célébrée ce 31 juillet 2018 au Togo sous le thème « Femmes, élections et paix pour un développement durable ».

La célébration qui en est à sa 56ème édition, a été l’occasion pour la ministre de l’action sociale et de la promotion de la femme, Tchabinandi Kolani Yentcharé, d’inviter toutes les femmes à œuvrer pour la sauvegarde et la consolidation de la paix, en vue d’un développement durable du Togo, grâce notamment à une participation plus active. « Ce thème vient à point nommé ; car il répond à l’une des préoccupations majeures du gouvernement qui est la recherche permanente de stratégies innovantes et efficaces, devant favoriser une meilleure participation des femmes au développement du pays et spécifiquement à la gouvernance publique », a indiqué la ministre.

Saluant la politique du chef de l’Etat qui vise à accroitre la représentativité de la femme dans la société togolaise, la ministre a encouragé ces dernières à s’engager encore plus dans le monde politique, en y étant plus actives. « J’invite toute la communauté togolaise à leur faire confiance, soutenons-les, elles feront sûrement de bons scores parce que leur discours touche, leurs propos rassurent et permettent d’instaurer une véritable confiance entre les citoyens », a-t-elle ajouté.    

La représentativité des femmes à l’Assemblée nationale est passée de de 11% en 2007 à 17,58 en 2013. Pour ce qui est du gouvernement, le taux a évolué de 8,3% en 2007 à 20,68% en 2013 et 22% actuellement.

L’on enregistre aussi 2 femmes sur 38 au niveau des préfectures, 6 sur 387 pour les chefs cantons et plusieurs femmes occupent des postes de responsabilité dans les administrations, publique et privée.

La journée du 31 juillet a été marquée par des manifestations, des séances de sensibilisation ainsi que des conférences débats sur l’ensemble du territoire.

L’apothéose a eu lieu à Kanté, chef-lieu de la préfecture de la Kéran. La journée internationale de la femme africaine a été initiée le 31 juillet 1962, lors de la création, à Dar es Salaam en Tanzanie, de la première organisation de femmes, la Conférence des Femmes Africaines.

La Société Financière internationale (SFI-IFC) vient d’annoncer son soutien à la mise en œuvre de la stratégie nationale d’électrification du Togo.

Cette feuille de route ambitieuse a été lancée fin juin et reçoit des éloges de toutes parts.  Elle vise un accès universel à une énergie moderne d’ici à 2030. La stratégie qui alterne les raccordements classiques et les sources d’énergies renouvelables hors réseau, avec une prééminence de partenariat-public-privé (PPP) en termes d’investissements, est vue comme une « première en Afrique », et épouse parfaitement la vision de l’IFC, la branche de la Banque mondiale qui finance le secteur privé.

« La vision du Togo pour ce qui est de l’accès universel à l’énergie est une première en Afrique, notamment parce qu’elle intègre des solutions hors-réseau et s’appuie sur le secteur privé. », a indiqué Ronke-Amoni Ogunsulire, Représentante d’IFC pour le Togo.

« Elle permet au gouvernement de créer des marchés en identifiant les zones à fort potentiel pour l’installation de mini-réseaux et de kits solaires, et en créant un environnement qui attirera sur le marché togolais des opérateurs de premier ordre en matière de fourniture d’accès à l’énergie », a-t-elle ajouté.

Aujourd’hui, seuls 40% de la population au Togo ont accès à l’électricité. Moins de 10% en milieu rural.

Selon l’IFC, la nouvelle stratégie qui a déjà reçu l’onction de l’Alliance Solaire Internationale et de la BAD avec une promesse ferme de 30 millions $ en fonds propres, et d’autres partenaires de taille, devrait permettre d’organiser un premier appel d’offres pour l’installation de 60 mini-réseaux solaires avant la fin de 2020.

Ces installations contribueront à connecter 10 000 foyers sous la forme d’un partenariat public privé qui servira de référence et pourra être répliqué ultérieurement, apprend-on.

Ouverte ce 31 juillet 2018 dans la capitale togolaise, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao qui boucle la série des sommets entamés, a, entre autres, adopté des recommandations en vue d’un retour à la normale au Togo.

La Conférence félicite d’abord les deux facilitateurs, ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Prof Alpha Condé, pour les progrès et les acquis enregistrés dans le cadre du mandat qui leur a été confié par la Conférence en date du 14 avril 2018. Elle se félicite ensuite de l’engagement des parties prenantes à maintenir l’esprit de concertation  et de dialogue en vue de favoriser  une résolution durable de la crise. Et encourage le gouvernement togolais à poursuivre les mesures de confiance et d’apaisement en accélérant les procédures judiciaires relatives aux personnes arrêtées lors des manifestations  politiques. Elle l’invite en outre à étudier la possibilité de mesures additionnelles en faveur de ces personnes.

Enfin, elle formule des recommandations en vue du retour de la sérénité dans le paysage politique togolais.

En ce sens, elle condamne tout recours à la violence, notamment l’usage d’armes réservées aux forces publiques et appelle les citoyens les ayant dérobées au cours des manifestations à les restituer aux autorités compétentes.

De même, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao appelle les acteurs politiques et la société civile à s’abstenir, en toute circonstance, des actes  et propos à même d’être de nouvelles sources de tensions et de remettre en cause les efforts en cours.

Dans l’optique d’une décrispation du climat politique, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao « exhorte les forces de sécurité à faire preuve de professionnalisme dans leur mission de maintien  d’ordre, de préservation de la sécurité des biens et des personnes ». La révision intégrale du fichier électoral est un autre point sur lequel le sommet insiste. Il exhorte le gouvernement à y procéder, en vue de l’organisation, le 20 décembre 2018, des élections législatives.

Abordant les réformes constitutionnelles, la Conférence invite les acteurs politiques de tous bords et le gouvernement  à œuvrer en vue de l’adoption du mode de scrutin à deux tours pour l’élection du Président de la République, la limitation à deux, du nombre de mandats présidentiels, la recomposition de la Cour Constitutionnelle et la limitation du nombre de mandats de ses membres et le renforcement du processus électoral.

S’agissant de la voie pour matérialiser les réformes ci-dessus mentionnées, le sommet recommande la représentation nationale et, le cas échéant, l’organisation de consultations électorales.

A propos des consultations électorales, les Chefs d’Etat et de gouvernement ouest africains disent se réjouir « des dispositions envisagées par le gouvernement togolais » dans leur préparation, leur organisation et leur déroulement  dans des conditions de transparence, de crédibilité et d’ouverture à tous.

Entre autres mesures, l’accélération et la finalisation du recensement électoral pour établir des listes électorales fiables, la possibilité pour les Togolais vivant à l’étranger de voter dans leurs lieux de résidence lors des élections nationales et le déploiement des observateurs électoraux.

Ceux-ci n’ont pas manqué de féliciter l’opposition  pour son esprit d’ouverture et son sens de responsabilité et pour avoir souscrit au dialogue pour la satisfaction de ses revendications.

Dans leur dynamique de recherche de solution à la situation particulière que traverse le Togo, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao  invite toutes les parties à s’inscrire dans le strict respect de la constitution. La volonté d’ouverture et de dialogue permanent du Chef de l’Etat togolais ainsi que sa disponibilité  à travailler avec toutes les forces vives de la nation ont été saluées à cette occasion.

Selon le communiqué rendu public, le Sommet demande à la commission de la Cedeao d’apporter son appui et son expertise technique dans l’organisation et le déroulement des prochaines élections.

En vue d’une normalisation définitive de la situation au Togo,  les dirigeants ouest africains renouvellent leur soutien aux facilitateurs du dialogue inter-togolais et leur demandent de poursuivre leurs efforts et de lui rendre compte  lors de la prochaine session de l’institution.

Pour s’assurer de la mise en œuvre de ses recommandations, un comité de suivi composé  des représentants des facilitateurs, de la majorité au pouvoir, de la coalition des 14 partis de l’opposition  et de la commission de la Cedeao, devrait être mis en place, a décidé le sommet. Il instruit la commission de la Cedeao à poursuivre son soutien aux facilitateurs.

Le Président de la République Fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari, a été élu à la tête de la Cedeao ce mardi 31 juillet 2018, à l’issue de la 53ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Organisation, qui se tenait à Lomé.

Il succède ainsi au président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, élu en juin 2017 pour un mandat d’un an. « Je salue et félicite SEM Muhammadu Buhari pour son élection à la tête de la Cedeao. Au nom du peuple togolais et en mon nom propre, je lui souhaite plein succès à la tête de notre communauté », a twitté le n°1 togolais. Et d’ajouter : « j’ai la ferme conviction qu'il saura conduire à bon port les nombreux chantiers de l'intégration sous régionale ».

Le nouveau président en exercice aura donc à cœur de poursuivre les actions entamées par son prédécesseur dans la résolution des crises régionales et la préservation de la sécurité, de la paix et de la stabilité, dans l’espace sous régional. La question de la monnaie unique au sein de la communauté sera également l’un des principaux chevaux de bataille.

En rappel, l’ivoirien Jean-Claude Kassi Brou a également prêté serment ce mardi 31 juillet à Lomé devant l’ensemble des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Il est ainsi pleinement entré dans ses fonctions de Président de la Commission de la Cedeao.

Le prochain sommet aura lieu le 22 Décembre à Abuja, en terre nigériane.

Le sommet conjoint Cedeao-Ceeac sur la paix, la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent s’est achevé ce lundi 30 juillet à Lomé, capitale de la République togolaise, en apothéose.

Cette assise aura ainsi permis aux chefs d’Etat et de gouvernement et quelques personnalités d’analyser la situation sécuritaire en Afrique centrale et de l’Ouest et de noter les risques liés à la montée des défis sécuritaires, notamment en ce qui concerne le terrorisme, les trafics d’armes, le blanchiment d’argent, la cybercriminalité, etc.   

Dans le souci de répondre efficacement aux menaces grandissantes qui émaillent la vie des deux communautés et de garantir la paix et la quiétude aux populations, les chefs d’Etat et de gouvernement, avec à leur tête, les présidents Faure Essozimna Gnassingbé, Ali Bongo Ondimba, respectivement, présidents en exercice de la Cedeao et de la Ceeac, ont adopté, au communiqué final, une déclaration commune.

La déclaration de Lomé sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, en ligne avec les normes constitutionnelles ayant cours dans les deux zones d’intégration, est un nouvel engagement qui élaguera, dans les mois à venir, les barrières pour une coopération plus élargie et efficace en matière sécuritaire.

Le document présenté à la tribune, lundi, se veut un guide des actions prioritaires à mener pour aboutir à un cadre de partenariat optimal entre les deux espaces afin de constituer un solide bloc dans la lutte contre le terrorisme dans tous ses aspects. Et dans cette mission, l’accent sera mis sur une approche collaborative impliquant aussi bien la communauté internationale que les Etats membres avec tout leur arsenal juridique, sécuritaire, et de défense, la société civile, les communautés religieuses, maillon important de la chaîne, la jeunesse, etc.

Le renforcement de la coopération dans le domaine sécuritaire

Au chapitre des décisions, les chefs d’Etat et de gouvernement s’engagent à coopérer pour prévenir les conflits, promouvoir la paix et la stabilité dans les régions, à travers notamment la mise en place et le renforcement aux niveaux national et régional du mécanisme d’alerte précoce et des réponses rapides aux crises impliquant la société civile, les leaders d’opinion, les femmes et les jeunes.

Sur le volet sécuritaire, le président de la Commission de la Cedeao et le Secrétaire de la Ceeac ont été instruits pour initier, dans les meilleurs délais, les négociations entre les Etats des deux régions, en vue de conclure et de mettre en œuvre les procédures d'entraide et de coopération judicaire. A la faveur de cette première mesure, un accord de coopération en matière de police criminelle devrait voir le jour avant la fin de l’année, apprend-on.

Les Etats devront également faire des propositions sur les mécanismes et procédures pouvant permettre le partage sécurisé de renseignements et d'informations avant le prochain sommet qui aura lieu à N’Djamena en 2020. On annonce également des exercices conjoints de renseignement, en respect avec les droits de l’Homme, des renforcements mutuels de capacités dans les domaines de la sécurité et de la défense.

Le Sahel et le bassin du lac Tchad, plat de résistance

Plat de résistance de la question sécuritaire dans les deux régions, la déclaration de Lomé, dont la mise en œuvre sera suivie scrupuleusement par un comité ministériel qui se réunira chaque année, appelle à une mobilisation totale derrière les troupes engagées dans la lutte contre le djihadisme. Selon Alassane Ouattara, la menace que représentent ces hommes, dont le seul objectif est de répandre la peur, est à prendre au sérieux. Mahamadou Issoufou, qui attend un fort engagement financier des différents partenariats, parle, quant à lui, d’un enjeu stratégique.

La déclaration de Lomé aborde le sujet sous le même angle que les présidents ivoirien et nigérien, en mettant l’accent sur un appel aux soutiens. Les pays des deux régions ont été invités à soutenir matériellement et financièrement les forces engagées dans la lutte contre le terrorisme, dans le bassin du lac Tchad et le Sahel. Les Chefs d’Etat et de gouvernement ont formulé, à l’endroit du Conseil de sécurité des Nations unies, le vœu de voir la force G5 Sahel placée sous le chapitre 17 de la charte des nations. Dans le viseur, ce repositionnement devrait permettre à la task force, dont les résultats sur le terrain ont d’ailleurs été salués, de mobiliser des financements pérennes et multilatéraux.

La question migratoire en appel de pied

La déclaration de Lomé qui a salué les efforts réalisés par plusieurs pays, appelle l’Union africaine (UA) à rechercher avec les Nations unies les moyens pour lever l’embargo sur les armes en Centrafrique. Quoique brièvement, l’épineuse question des flux migratoires a été évoquée dans le communiqué final.

« Les Chefs d’Etat et de Gouvernement instruisent leurs ministres compétents à examiner les questions liées aux flux migratoires et aux changements climatiques dans l’espace commun et d’en faire un rapport lors de leur prochain sommet », note-t-on.

Fortement préoccupés par la multiplication des conflits violents entre agriculteurs et éleveurs, liés notamment aux effets des changements climatiques, les ministres de l’agriculture et de l’élevage ont été instruits à l’effet d’organiser des consultations régulières avec la participation des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs afin d’identifier les mesures pour prévenir et résoudre pacifiquement ses conflits.

Enfin, selon le texte lu par Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise, les Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao et de la Ceeac devraient se réunir, chaque année, en marge du sommet ordinaire de l'UA, pour faire le point de la mise en œuvre des engagements pris au titre de la déclaration de Lomé.

Fiacre E. Kakpo