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Le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, a reçu tour à tour ce mardi 04 juillet à Lomé, des émissaires de la Gambie et de la Mauritanie. Ces derniers séjournaient dans la capitale togolaise, en qualité de représentants personnels des chefs d’Etat des deux pays pour le forum ‘Infra for Africa’, organisé les 03 et 04 juillet. 

Porteur d’un message du président Adama Barrow, le ministre des Affaires économiques et des finances de la Gambie, Seedy Keita, a fait part de la volonté de son pays de raffermir la coopération bilatérale. 

Le Togo et la Gambie entretiennent de très bonnes relations bilatérales et nous comptons les renforcer”, a-t-il indiqué, avant de saluer l’implication du leader togolais dans les relations entre Lomé et Banjul. 

Pour sa part, le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, Ousmane Kane, a évoqué les perspectives de coopération dans plusieurs domaines entre les deux pays.

Lomé et Nouakchott travaillent en effet depuis quelques années à densifier leur partenariat. En octobre 2021, le chef de l’Etat avait effectué une visite officielle de deux jours dans le pays, afin de plancher sur plusieurs sujets avec son homologue Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. 

Au Togo, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) envisage de renforcer son partenariat. C’est ce qu’a indiqué mardi, le Directeur général de l’institution, Sidi Ould Tah, lors d’un entretien avec le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé. 

Le responsable, en séjour à Lomé dans le cadre du forum ‘Infra for Africa’ sur la mobilisation des investissements dans les infrastructures, a fait le point du partenariat entre l’organisme financier et le Togo. 

C’est une coopération exemplaire que nous souhaitons réellement renforcer davantage en vue d’augmenter le volume de financement accordé au gouvernement togolais”, a affirmé Sidi Ould Tah, qui a en outre félicité le n°1 togolais “pour les performances remarquables du Togo, le développement économique, social que le pays est en train de connaître et le rôle important que le pays joue comme hub régional aussi bien au niveau de l’aviation, du secteur industriel, des infrastructures que de la logistique”. 

Le Togo, c’est aussi un hub financier important”, a-t-il ponctué. 

En rappel, la BADEA, créée depuis 1974, accompagne le Togo dans la mise en œuvre de projets structurants dans plusieurs domaines (infrastructures, santé, éducation, énergie). L’organisme basé à Khartoum (Soudan) est par ailleurs présente sur le projet d’aménagement de la plaine de Djagblé

Très impliqué depuis quelques années dans la promotion de l’énergie solaire, le Togo pourrait bénéficier de plus d’investissements privés dans ses projets, grâce à l’appui de l’Alliance solaire internationale (ASI). Le sujet a été évoqué ce mardi 04 juillet à Lomé, par le Directeur général de l’institution, Ajay Mathur, lors d’une audience avec le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé. 

Nous envisageons de renforcer le partenariat avec le gouvernement togolais pour que le secteur privé investisse davantage dans les projets du gouvernement pour une couverture universelle à l’électricité”, a indiqué le responsable à l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat.

Les échanges avaient notamment porté sur les différents projets en cours dans le pays, particulièrement ceux de mini-grid, dont l’objectif est de fournir assez d’énergie solaire à un coût abordable aux populations, surtout dans les zones rurales, tout en contribuant à créer des emplois.

Pays pilote de l’ASI, une initiative franco-indienne lancée il y a huit ans, le Togo a fait du solaire l’un des principaux maillons de son programme d’indépendance énergétique. Depuis lors, de nombreux projets ont été lancés sur le territoire, afin d’améliorer considérablement l’accès des populations à l’électricité. 

En 2018, le pays et cinq autres pays du continent avaient également lancé une initiative mondiale pour mobiliser plus d’investissements.  

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Malgré des années de performance décevante, la filière coton togolaise voit la lumière au bout du tunnel. Après une baisse de 11 % en 2022-2023 et une chute de près de 25 % l'année précédente, la Fédération nationale des groupements de producteurs de coton du Togo (FNGPC) a dévoilé des perspectives encourageantes pour la saison à venir.

Lors de la présentation de son bilan annuel à Kara, la FNGPC a révélé des prévisions ambitieuses pour la campagne 2023-2024. L'objectif fixé est une production d'au moins 93 500 tonnes de coton-graine, soit presque le double de la récolte de cette année qui s'est élevée à 46 549 tonnes.

Pour atteindre cet objectif, la FNGPC prévoit de faire appel à une superficie de 110 000 hectares, soit une augmentation substantielle par rapport aux 66 017 hectares emblavés lors de la dernière campagne. Cela se traduirait par un rendement moyen de 850 kg/ha, bien supérieur au rendement de 705 kg/ha enregistré cette année.

Ces prévisions marquent une réelle volonté des cotonculteurs de renverser la tendance des dernières saisons et de redynamiser une filière cotonnière aux performances mitigées. En dépit des difficultés rencontrées, notamment "la démobilisation des producteurs, l'impact des aléas climatiques et surtout l'invasion de nouveaux ravageurs", la FNGPC reste déterminée à remettre l’or blanc togolais sur la voie du succès.

Si la volonté de certains producteurs de se diversifier en se tournant vers le soja a certainement pesé sur la production de coton, l'optimisme de la FNGPC pour la saison à venir laisse entrevoir une confiance renouvelée dans la fibre au Togo, d’autant que les premières usines de transformation de la fibre en vêtements sont depuis, opérationnelles au sein de la Plateforme industrielle de PIA et auront besoin de la matière première pour tourner à plein régime à partir de 2024. 

Entre le 5 et le 23 juin derniers, un programme de formation dispensé par SICPA, une société suisse spécialisée dans les solutions de marquage, a permis de renforcer les compétences des agents de l'Office Togolais des Recettes (OTR).

Ces sessions de formation, qui se sont déroulées dans plusieurs régions du Togo, des Savanes à Kara en passant par la Centrale et les Plateaux-Est et Ouest, ont permis aux agents de l'OTR d'améliorer leurs techniques de contrôle des produits non marqués, tels que le tabac et les boissons, alcoolisées ou non.

Une attention particulière a également été accordée à l'identification des acteurs économiques ne respectant pas la réglementation sur le marquage des produits, une étape cruciale pour assurer la protection des consommateurs contre les produits potentiellement dangereux. Au-delà de l'aspect technique, ces formations ont également favorisé le dialogue et le partage d'expériences entre les agents, encourageant ainsi une approche collaborative dans la lutte contre la contrebande.

La tournée de formation effectuée dans les divisions régionales des Douanes et des Impôts a renforcé les compétences de nos collaborateurs et agents de terrain. Les contrôles sur le terrain pourront ainsi être intensifiés afin de protéger les opérateurs économiques qui contribuent à la santé économique de notre pays, a déclaré Akli-Esso Esso-Essinam, assistant du Point focal SICPA/OTR, à l'issue de la tournée de formations.

Cette série de formations intervient après que le ministère de la sécurité et de la protection civile a procédé, il y a quelques jours, à l'incinération à Lomé de plus d'une centaine de tonnes de drogues et autres produits illicites. Ces produits, principalement saisis par les forces de l'ordre au cours des 12 derniers mois, comprennent du cannabis, de la cocaïne, de l'éphédrine, de l'héroïne, de la méthamphétamine, des cartons de cigarettes, des dérivés du tabac et des médicaments illicites. Cet acte démontre la détermination des pouvoirs publics à lutter contre ce fléau aux conséquences dévastatrices pour la société.

Au Togo, le marquage sécurisé obligatoire est en vigueur depuis le 1er septembre 2020 dans le but d'améliorer la sécurité et l'authenticité des produits, de faciliter leur traçabilité et d'identifier leur origine lors de leur entrée sur le territoire.

Le 1er juillet 2023, la PIA (Plateforme Industrielle d'Adétikopé) a lancé avec succès la première édition du Salon de l'Agroalimentaire et du Financement Agricole (SAFA) au Togo, dans la préfecture de Haho. Ce salon itinérant, qui cible principalement les régions rurales, véritables cœurs de la production agricole au Togo, vise à rassembler les acteurs du secteur en plein essor, tout en faisant face à diverses difficultés.

L'étape inaugurale, qui s'est déroulée au Marché de Notsè, situé à une centaine de kilomètres de la capitale, Lomé, a été marquée par la présence de personnalités éminentes telles que le Commandant Sanda Idiola, administrateur général de la Plateforme Industrielle d'Adétikopé (PIA), Aristide Agbossoumonde, Directeur du Mécanisme Incitatif de Financement Agricole fondé sur le partage de risques (MIFA), et le Colonel Ouro-Koura Agadazi, Directeur Général de l'Agence nationale de la sécurité alimentaire au Togo (ANSAT).

Les échanges entre producteurs, acteurs financiers et industriels de l'agroalimentaire lors de cette première journée ont principalement porté sur l'évolution et le développement du secteur agroalimentaire togolais, en mettant l'accent sur l'accès rapide au financement et l'amélioration de la productivité des agriculteurs.

Selon les organisateurs, le SAFA, récemment lancé, vise à redéfinir le paysage agroalimentaire togolais en augmentant la productivité, en optimisant la rentabilité et en favorisant les industries de transformation au Togo. La mobilisation de l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur agricole est essentielle pour atteindre ces objectifs, ont souligné plusieurs intervenants.

Avec ce salon, la PIA, qui détient également le MIFA en tant que bras financier et opérationnel auprès des agriculteurs, cherche à dynamiser le secteur en mettant en lumière les opportunités qui s'offrent aux acteurs, les cultures privilégiées, les objectifs de transformation locale des produits et les possibilités de financement agricole. "Le SAFA est une initiative visant à montrer aux producteurs agricoles les opportunités à saisir et les dispositifs mis en place pour dynamiser leurs activités", a souligné Sanda Idiola, administrateur général de la PIA.

La question du financement, essentielle au développement du secteur agricole, a également occupé une place centrale dans les débats. Simplice Assih, représentant d'Ecobank, a insisté sur la nécessité de mettre en place des solutions pour maximiser l'efficacité des financements agricoles. Il a notamment suggéré la création de coopératives par les producteurs pour faciliter les procédures administratives et renforcer la crédibilité des projets.

Le Colonel Ouro-Koura Agadazi, Directeur Général de l'Agence nationale de la sécurité alimentaire au Togo (ANSAT), a également plaidé en faveur de la contractualisation. Cette stratégie consiste à définir préalablement avec les producteurs et les agrégateurs les quantités à produire et à livrer à la PIA.

Après Notsè, d'autres localités telles que Vogan, Elavagnon, Sotouboua et Kétao accueilleront le SAFA pour cette première édition. Partout, le message est le même : insuffler un nouvel élan à l'économie agricole togolaise.

Au Togo, la liste officielle des ingénieurs autorisés à exercer sur le territoire est désormais disponible et accessible. L’Ordre national de la profession a présenté il y a quelques jours à Lomé, son tout premier tableau de membres. 

En tout, 527 personnes y sont inscrits, parmi lesquels 9 stagiaires autorisés à exercer. Ces derniers ont été formellement autorisés, à la suite d’un processus d'inscription lancé depuis 2020, et supervisé par un bureau d’examinateurs.

La corporation est largement dominée par les hommes (497) et ne compte que 30 femmes ingénieurs. Les spécialités les plus représentées sont le génie civil (309), le génie électrique et électronique (100) et le génie mécanique et industriel (40). Les génie rural (15) et agronomique (14) complètent le tableau. 

Les ingénieurs togolais, vivant et ou travaillant sur le territoire et à l’étranger, qui ne figurent pas sur le tableau, sont invités à s’inscrire auprès du secrétariat de l’Ordre national (ONIT)”, a exhorté le ministre, Conseiller du Président de la République, Dammipi Noupokou, qui préside le Conseil national de direction de l’ONIT

Pour rappel, au Togo, l’exercice de la profession d’ingénieur est réglementée depuis 2020, et l’adoption d’une loi par l’Assemblée nationale.

Initialement prévue pour s’achever le 07 juillet prochain, l’enquête de satisfaction menée par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) auprès des consommateurs va se poursuivre encore pendant une semaine. C’est ce qu’a indiqué ce mardi le régulateur. 

L’opération, lancée depuis le 19 juin, vise à recueillir les avis des usagers, afin d'évaluer les services et offres des opérateurs de télécommunication électronique en activité dans le pays. S’ils sont contactés par le centre d’appel de l’institution, les clients qui le souhaitent peuvent également participer, via soit code USSD, soit appel gratuit, soit le site web de l’Autorité, ou soit en téléchargeant l’application ‘ARCEP TOGO’ conçu par le gendarme des télécommunications. 

Le gouvernement a conclu lundi 04 juillet, un accord de recyclage d’actifs avec Africa50, pour le chantier de la route Lomé-Kpalimé. L’accord a été paraphé par le ministre de l’économie et des finances, Sani Yaya, la ministre des travaux publics, Zouréhatou Kassah-Traoré et le président d’Africa50, Alain Ebobisse lors de la cérémonie d’ouverture du forum ‘Intra for Africa’ qui se tient dans la capitale togolaise

Concrètement, à travers cette entente public-privé, le Togo cédera l'exploitation, l'entretien et des développements futurs de la nouvelle route longue de 120 km, à la plateforme d’investissement dans les infrastructures, qui cherchera un partenaire technique pour la gestion de l’infrastructure. 

En contrepartie, le pays se voit libéré, de tout ou partie, de la dette liée à la construction de la route. L’objectif poursuivi par l'exécutif est de dégager une marge de manœuvre budgétaire, en vue de la mobilisation d’autres financements.

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Le recyclage des actifs est une initiative innovante menée par Africa50 qui permet aux gouvernements de monétiser des infrastructures en place par le biais d'une concession au secteur privé, les fonds reçus étant réinvestis dans d'autres projets prioritaires”, a expliqué le Fonds.

S’il n’est pas le seul pays dans ce dispositif d’Africa50, d’autres pays comme le Sénégal, la Gambie ou encore le Zimbabwé s’étant signalés avec des projets d’infrastructures, le Togo est néanmoins le tout premier pays à signer la convention.

Il s’agit d’un pas en avant audacieux et visionnaire, dans la recherche de solutions alternatives de financement des infrastructures”, a salué le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, également président du conseil d’administration d’Africa50.   

Pour rappel, Africa50, initiative menée avec le concours de la BAD, a déjà investi plus de 6 milliards de dollars US dans une vingtaine de projets dans 22 pays du continent. 

Le premier forum ‘Intra for Africa’ s’est ouvert ce lundi 03 juillet à Lomé. Les travaux ont été lancés par le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, en présence d’un parterre de personnalités et d’invités de marque. 

Retrouvez l’intégralité du discours du chef de l’Etat.

Madame le Premier ministre,

Madame la Présidente de l’Assemblée nationale,

Madame, Messieurs les Présidents des institutions de la République,

Monsieur le Président de la Banque Africaine de Développement,

Monsieur le Directeur général d’Africa50,

Mesdames, Messieurs les ministres,

Mesdames, Messieurs du Conseil d’administration d’Africa50,

Mesdames, Messieurs les actionnaires,

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Je voudrais avant toute chose vous souhaiter –très chaleureusement et fraternellement la bienvenue à Lomé, et vous dire combien nous sommes heureux que vous ayez choisi notre capitale pour accueillir l’Assemblée Générale Annuelle d’Africa50 et le Forum Infra For Africa.

Le Togo s’honore de son statut de terre de rencontres, d’échanges et d’opportunités, car c’est dans ces brassages que s’expriment notre aptitude à grandir ensemble et notre capacité à nous enrichir mutuellement.

Je vous invite donc à vous sentir chez vous et à tirer profit de ce séjour pour découvrir ou retrouver –après le travail– les charmes de Lomé et de ses environs.

La cérémonie qui nous rassemble ce matin m’offre l’heureuse occasion de célébrer la vision d’une Afrique unie et prospère, qui progresse par le travail de ses enfants.

Cette vision, vous la traduisez chaque jour en engagements et en actions, cher Akinwumi Adesina.

Je ne pouvais avoir meilleure tribune que celle de cette rencontre de Lomé pour reconnaître encore une fois et pour saluer à sa juste mesure votre mérite remarquable dans la construction de cette Afrique laborieuse, productive et épanouie à laquelle nous aspirons.

Notre gratitude en tant qu’africains s’adresse également à vous, Monsieur le Directeur général d’Africa50.

À travers votre plateforme qui se distingue par l’efficacité et l’impact de ses interventions, vous administrez la preuve que notre continent est capable de générer des solutions endogènes, innovantes et pertinentes pour répondre aux défis de la croissance et du développement.    

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs,

Africa50 s’est donnée comme mission fondatrice de combler le déficit de financement des infrastructures en Afrique.

Je dirais que le thème du Forum Infra for Africa s’inscrit donc parfaitement dans l’ADN de notre organisation. Au cours de ces deux prochains jours, nous aurons à cœur de rechercher des solutions viables et innovantes pour progresser sur la voie d’une « Afrique unie aux commandes de sa destinée ». Mais il faudra aussi rester attentifs à la nécessité de nouer des alliances internationales pour garantir la prospérité du continent au bénéfice de nos concitoyens.

1/ Comment se pose le problème ?

1.1/ Il y a d’abord un immense besoin d’infrastructures qui sont partout – sur notre continent comme ailleurs – la condition même du développement.

Sans routes, sans ponts, sans ports, sans aéroports, sans hôpitaux, sans écoles, sans centrales électriques, sans réseaux d’électricité, sans réseaux de communication, sans approvisionnement en eau il n’y a évidemment pas de développement possible.

En Afrique plus qu’ailleurs les besoins d’infrastructures sont considérables. Et les chiffres – même très approximatifs – sont impressionnants. Ainsi, il faudrait investir annuellement plus de 100 milliards de dollars.

Au Togo, la question des infrastructures est au cœur de la Feuille de Route du Gouvernement. Mon pays a bien des atouts. Il possède, vous le savez, le port naturel le plus profond de la sous région.

Pays longiligne, le Togo a vocation à être un hub logistique visant la desserte de l’hinterland et de ses pays voisins. Mais pour profiter de ces atouts, il faut des investissements massifs.

1.2/ Se pose alors la question de savoir comment financer ces investissements.

Cette question n’est pas nouvelle. Chacun d’entre nous, dans la responsabilité qu’est la sienne, cherche depuis des décennies à naviguer entre le besoin de construction et d’entretien des infrastructures, la gestion des ressources budgétaires et la recherche de financements privés.

De surcroît, depuis quelques années, une nouvelle contrainte s’est invitée dans cette équation déjà complexe.

C’est qu’il nous faut aujourd’hui intégrer dans nos plans d’infrastructures un nouvel impératif. Les infrastructures doivent répondre au défi climatique, elles doivent devenir des « infrastructures vertes » ce qui, évidemment, en augmente le coût.

Je salue donc votre initiative de l’Alliance des infrastructures vertes.

Aujourd’hui, la Banque mondiale estime qu’en Afrique subsaharienne, le secteur public représente encore plus de 90% des investissements d’infrastructures. Cela signifie-t-il que les États vont être amenés continuellement à financer 95% des investissements à venir ?

Je ne pense pas !

2/ Ceci me conduit aux cinq remarques que je voudrais faire devant vous.

2.1/ La première remarque est que la dépense publique ne sera pas suffisante pour atteindre nos objectifs de développement des infrastructures.

Chacun le sait, la situation actuelle comme les perspectives à moyen terme n’offrent aucun espoir d’amélioration significative des capacités de financement publics. Le ralentissement économique mondial lié initialement à la crise pandémique du Covid-19 et renforcé depuis un an et demi par le conflit en Ukraine pèse lourdement sur les capacités budgétaires de nos gouvernements.

2.2/ Dans ces conditions, ma deuxième remarque sera que l’implication du secteur privé dans le financement des infrastructures est incontournable.

Or qui dit financements privés, dit retour sur investissement.

Et qui dit retour sur investissement, dit construction d’un modèle économique viable.

C’est le premier thème de ce Forum : « Be bankable »

Nous le savons tous, beaucoup se joue sur l’appréciation portée par les investisseurs sur l’environnement politique, sécuritaire, fiscal, économique ou encore monétaire du pays dans lequel ils vont investir.

Mais il ne suffit pas de faire des réformes « pro-business ». Un partenariat avec l’État, autour de nouvelles politiques industrielles, est crucial pour attirer les capitaux étrangers.

2.3/ Et c’est là ma troisième remarque : l’implication de l’État est nécessaire pour attirer des capitaux privés.

D’aucuns ont longtemps répété qu’il suffisait de ne pas entraver la libre circulation des capitaux pour qu’ils répondent à l’ensemble des besoins en investissement partout sur la planète.

Historiquement, cette approche n’a jamais tenu ses promesses.

De fait, l’ouverture des marchés de capitaux n’a pas eu pour conséquence une réelle accélération des investissements des pays riches vers les pays pauvres.

Parfois, c’est même l’inverse qui s’est produit : les capitaux ont même fait marche arrière, selon le FMI qui s’est penché sur ce paradoxe.

C’est ainsi que les grands programmes de privatisations des années 90 ont montré que la qualité des institutions ne doit pas être négligée. Sans un cadre réglementaire stable et cohérent, l’ouverture aux capitaux peut se faire au détriment du climat des affaires.

Le marché ne saurait donc, à lui seul, créer un environnement « pro-business ».

Il est donc de notre responsabilité, en tant qu’acteurs politiques, de nous employer à garantir un espace économique stable, transparent et réceptif aux contraintes des opérateurs économiques.

2.4/ Ma quatrième remarque ira un peu plus loin.

Nous assistons dans les pays du Nord à un retour en grâce du concept de politique industrielle. Alors osons le mot : il nous faut des politiques industrielles.

Les financements privés que j’appelle de mes vœux doivent entrer dans le cadre global de nos politiques de développement. L’accompagnement des fonds publics par les financements privés doit devenir plus fréquent.

Ce n’est pas seulement un impératif budgétaire. C’est aussi un atout en matière de résilience. C’est ce que montrent, par exemple, les réseaux internet qui ont été très largement développés par des opérateurs privés ce qui explique aujourd’hui l’extrême résilience de ces infrastructures.

C’est dans ce partenariat fécond, autour de nouvelles politiques industrielles, que l’implication du secteur privé dans les infrastructures se construira en bonne intelligence avec les responsables publics concernés.

2.5/ Une cinquième remarque pour finir.

Le partenariat entre le secteur privé et les pouvoirs publics ne sera fécond que s’il est rentable. Cette rentabilité dépend notamment de la capacité de faire évoluer la taille des projets en fonction de l’évolution des contraintes notamment financières. C’est le « Be scalable » qui constitue le deuxième thème de ce forum.

Elle dépend aussi de la standardisation des projets. C’est le troisième thème du forum : « Be Replicable » Cette standardisation permettra d’importantes économies d’échelle sur la construction comme sur le fonctionnement. Elle peut même s’appliquer aux études préparatoires qui sont un élément-chef pour la réalisation de projets efficaces.

3/ Pour conclure, je voudrais tendre la main à nos partenaires du développement.

La nécessaire coopération entre financeurs privés et financeurs publics, comme l’engagement public à l’amélioration du climat des affaires, comme encore la définition de grands axes de stratégie industrielle ne peut se faire sans l’appui de nos partenaires institutionnels.

Je compte donc sur les partenaires du développement pour nous aider sur deux grands chantiers.

3.1/ D’abord, c’est un plaidoyer. Il faut qu’ils nous aident à préserver notre capacité d’investissement.

A un moment où beaucoup d’entre nous ont des dépenses sécuritaires très élevées, il faut que soit reconnue notre contribution à la sécurité collective. Et il faut que ceci se traduise par un appui à notre situation financière.

3.2/ Ensuite, il est important qu’en temps de crise les partenaires au développement s’impliquent davantage dans le de-risking des investissements privés, notamment à travers des garanties.

C’est là une condition pour que le partenariat public-privé soit porteur de belles opportunités.

Voilà, Mesdames et Messieurs quelques réflexions qui, je l'espère, alimenteront vos travaux dans le cadre de l’Assemblée Générale Annuelle d’Africa50.

Je vous remercie de votre attention.