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vendredi, 01 avril 2022 13:55

Au Togo, le crédit-bail en progression

Trois ans après l’adoption d’une législation sur sa pratique, le crédit-bail, ou leasing, gagne du terrain au Togo. Les nouvelles mises en place de ce mode de financement ont connu une hausse pour atteindre 11 milliards FCFA en 2021, contre 0,6 milliard en 2019, a annoncé jeudi le ministre de l’économie et des finances, Sani Yaya, lors d’un point sur le financement de l’économie nationale. 

Cette progression, remarquable au vu de la méconnaissance de ce produit bancaire il y a encore quelques années, est notamment portée par plusieurs secteurs : équipements, infrastructures, agriculture, entre autres. En 2020, une statistique de la direction nationale du Transport estimait à 116 milliards FCFA, le potentiel du pays en leasing. Pour l’heure, une entité s’est spécialisée sur le segment, African Lease Togo.

En rappel, le crédit-bail est un mode de financement par lequel un acteur financier agréé met un bien d’équipement à la disposition d’un client qui y dispose du droit d’usage, paie les loyers pour une durée déterminée avec l’intention de l’acheter à terme, à un prix fixé d’avance entre les parties. Il est souvent associé à l’affacturage, un autre mode de financement. 

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Le Togo veut développer l’affacturage

Quelques semaines après le départ de William Eric Stromayer, les Etats Unis d’Amérique disposent officiellement d’un nouvel ambassadeur au Togo. Le ministre des affaires étrangères, Robert Dussey, a reçu jeudi à Lomé, la copie figurée de la lettre de créance du nouveau représentant de Washington, Elisabeth Anne Noseworthy Fitzsimmons. 

La diplomate, qui avait déjà prêté serment en janvier dernier dans la capitale fédérale américaine comme future cheffe de la mission diplomatique US au Togo, dispose d’une solide expérience du continent, selon le Département d’Etat. Avant sa nomination pour Lomé, elle avait notamment servi au Bureau des affaires africaines, et occupé des fonctions pour l'Afrique Centrale.

En plus de la poursuite du renforcement de la coopération bilatérale, Elisabeth Anne Noseworthy Fitzsimmons devrait notamment se consacrer à l’amélioration du statut des femmes togolaises, conformément aux directives du président américain Joe Biden. 

Un premier geste a d’ailleurs été posé dans ce sens il y a quelques jours par l’ambassade, avec la remise d’une subvention globale de 42 millions FCFA à 20 structures rurales porteuses de petits projets de développement communautaire, pour la plupart gérées par des femmes.

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Au Togo, les bonnes perspectives entrevues l’an dernier sur le plan économique semblent se confirmer. Elles sont d’ailleurs “globalement favorables”, a indiqué jeudi le ministre de l’économie et des finances. L’annonce a été faite, lors de la première réunion de l’année du Conseil national de crédit (CNC). 

Selon Sani Yaya, “le rythme de progression de l’activité économique devrait s’accélérer pour atteindre 6,1% en 2022, après 5,3% en 2021, dans un contexte de maîtrise du taux d'endettement public”.  Le niveau général des prix devrait retrouver ses niveaux d’avant la pandémie dans la plupart des pays, au regard des mesures de politiques économiques prises pour inverser la courbe des prix et désancrer les anticipations d’inflation, a poursuivi l’officiel.

Toutefois, tempère-t-il, cette reprise accélérée de l’activité économique s’accompagne de la flambée générale des prix observée un peu partout dans le monde, du fait de plusieurs facteurs : baisse de la production céréalière, difficultés d’approvisionnement, envolée des cours internationaux des denrées alimentaires, ou encore le contexte russo-ukrainien. D’ailleurs à fin décembre, le taux d’inflation est ressorti à 6% dans la zone Uemoa et à 4,5% au Togo. 

Chapelet de mesures gouvernementales

Dans ce contexte, et pour accroître l’offre de biens alimentaires, de nombreuses dispositions ont d’ores et déjà été prises par le gouvernement, a rappelé Sani Yaya. Entre autres, la subvention de l’engrais pour la nouvelle campagne agricole, la lutte contre la contrebande, la mise sur le marché des stocks de sécurité de céréales, la restriction des exportations de certains produits de grande consommation, et la subvention du prix du blé. “Le Gouvernement continue d’accorder une attention particulière à l’évolution des prix et prévoit de renforcer les mesures déjà prises, afin d’atténuer les tensions inflationnistes”, a-t-il précisé.

Le Groupe de la Banque mondiale a approuvé mercredi un financement de 100 millions $, destiné à soutenir le programme de croissance inclusive du Togo. Cette enveloppe sera octroyée via l’Association internationale de développement (IDA) dans le cadre d’un financement additionnel.

Concrètement, cette subvention de l’institution de Bretton Woods doit servir à soutenir les réformes fiscales, renforcer la gestion budgétaire et la viabilité financière, puis améliorer la prestation des services dans les secteurs de l'énergie et de l'eau. L’appui devrait ainsi servir à optimiser les performances des deux principaux opérateurs publics CEET et TdE. 

Pour la représentante résidente, Hawa Cissé Wagué, “ce financement accompagne des réformes transformatrices pour élargir l’assiette fiscale tout en améliorant l’efficacité des dépenses publiques par le renforcement des marchés publics, de la gestion des investissements publics et des procédures de Partenariat Public-Privé”. Et de relever que “d’importants progrès relatifs à la mobilisation de ressources domestiques ont été réalisés ces dernières années”. 

Fin 2021, c’est au profit de la sécurité alimentaire que la Banque avait approuvé un financement. 

La présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tségan participe depuis mercredi au Qatar à une conférence parlementaire sur le terrorisme. La rencontre, qui dure deux jours, réunit dans la capitale Doha, les présidents des parlements africains.

L’initiative, portée par le Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, veut permettre aux parlementaires du continent de plancher sur le sujet et de formuler des propositions concrètes. L’une des alternatives est notamment l’adaptation des législations des Etats aux nouvelles menaces. 

Ce jeudi, la présidente de la Représentation nationale partagera l’expérience et l’avis du Togo sur la question. Ce sera au cours d’un panel auquel participeront ses pairs de la RDC, Maurice, Maroc et Guinée Bissau. 

Face au contexte sécuritaire de plus en plus préoccupant dans la sous-région, le Togo a fait de la question du terrorisme l’une de ses priorités. Plusieurs mesures et initiatives sont déployées dans ce sens. 

Un sommet international est d’ailleurs prévu en avril prochain à Lomé. 

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Une délégation de députés togolais participe depuis mardi à Strasbourg (France), à la 60ème session de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP). L’activité sera suivie quelques jours plus tard (1er au 04 avril) d’une autre assemblée consacrée à l’ACP-UE.  

Au menu des travaux, le nouvel accord de partenariat OEACP-UE, les questions liées à la paix, la sécurité et l’impact du Covid-19 sur l’éducation au niveau mondial. La thématique environnementale y sera également discutée. Par ailleurs, une célébration parlementaire spéciale est prévue, pour marquer les 20 ans de l’accord de partenariat de Cotonou et la future coopération parlementaire entre les Etats de l’OEACP-UE. 

La délégation parlementaire togolaise est constituée de la 2ème vice-présidente de l’institution, Mémounatou Ibrahima et quatre élus : Pacôme Adjourouvi, Abira Bonfoh, Gerry Taama et Mey Gnassingbé.

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Plusieurs citoyens togolais résidant en Ukraine ont été identifiés et pris en charge, a annoncé mercredi le Haut conseil des Togolais de l’extérieur (HCTE). L’entité avait dépêché une mission en Allemagne la semaine dernière, afin de faire le point sur la situation et rencontrer quelques compatriotes secourus. 

En tout, une soixantaine de Togolais ont été identifiés et secourus par la Cellule de gestion de crise installée à cet effet. La plupart sont actuellement dans plusieurs villes d’Allemagne, en France, Italie, Luxembourg et en Pologne, précise le Haut conseil. Par ailleurs, si d’autres concitoyens (une dizaine) ont été identifiés dans le pays, “mais ne souhaitent pas pour l’instant partir, pour plusieurs raisons”, “il reste malgré tout, un nombre indéfini avec lequel aucun contact n’a pu encore être établi”. 

Pour l’heure, les ambassades du Togo en Allemagne et en France, ainsi que les services du ministère restent mobilisés pour aider les compatriotes encore en Ukraine. 

Notons que d’autres nationalités ont pu bénéficier des initiatives mises en place par le Togo.

Le ministre de la Fonction publique et du Travail, Gilbert Bawara a acté ce mercredi via un arrêté, l’exclusion de 137 enseignants du cadre des fonctionnaires de l’enseignement.

Il s’agit pour l’essentiel, explique le ministre, “d’agents qui se sont illustrés de façon répétitive dans des agissements contraires aux exigences d’enseignants, en s’obstinant à créer et à entretenir dans ce secteur crucial de la vie nationale qu’est l’éducation, des tensions et perturbations”.

Également, poursuit l’officiel, “malgré les informations du gouvernement quant au défaut d’existence légale et de représentativité du regroupement se faisant appeler ‘Syndicat des Enseignants du Togo (SET)’, les enseignants visés ont continué à  afficher ostensiblement un mépris des lois en vigueur”, et “continué à faire montre d’une attitude de défiance envers l’autorité de l'Etat”. 

Ces mesures administratives sont sans préjudice des autres dispositions applicables en cas de préavis ou de grèves illicites”, a ajouté Gilbert Bawara, avant de réitérer la disponibilité de l’exécutif à dialoguer et “poursuivre les efforts pour réformer et moderniser” le système éducatif.

Début mars, un mémorandum a été signé entre le gouvernement et les acteurs de l’éducation, pour un apaisement dans le secteur.

Le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé a appelé mardi les principaux acteurs économiques du pays, à un changement de mentalité dans leurs approches, afin de pouvoir tirer le meilleur parti de la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf). Le sujet était au centre des échanges lors de la première réunion de l’année du Conseil de concertation État-Secteur privé.

Pour la cheffe du gouvernement, il est important pour le secteur privé de saisir toutes les opportunités qu’offre ce mécanisme de libéralisation du commerce sur le continent, afin d’en faire “un levier pour la transformation structurelle de l’économie togolaise”. “Il est essentiel que les entreprises togolaises soient en mesure de tirer toutes les parties possibles d’accès au marché et surmonter les obstacles commerciaux auxquels elles sont confrontées”, a indiqué Victoire Dogbé. 

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Si certains secteurs importants ont d’ores et déjà été identifiés (agro-industrie, services, textile, minier), il faudra “aller au-delà des textes pour prendre des mesures opérationnelles et concertées, créer des chaînes de valeurs régionales intégrées au lieu de chaînes de valeur concurrentes”, soutient le Premier ministre. En somme, “changer complètement le mindset vis à vis des activités économiques et penser en termes de marché africain et global au moment de développer une activité”.  

Quant à l’exécutif dont l’ambition est de faire du pays un centre d’affaires et un hub de premier plan, il accompagnera toutes les initiatives allant dans ce sens, a-t-elle assuré.

Le Togo, qui a ratifié depuis trois ans l’accord instituant la Zlecaf, est l’un des plus engagés sur le continent pour la réussite du mécanisme. Il y a quelques semaines, le pays a été retenu parmi 8 autres pour un projet porté par l’OMC.

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Le Togo connaît depuis mardi une hausse des prix des produits pétroliers, la première depuis juin 2021. A la faveur d’une conférence de presse organisée à Lomé après l’annonce des nouveaux tarifs, l'exécutif, représenté par les ministres de la communication, du commerce et des transports a apporté des explications. 

Le gouvernement était obligé de réajuster les prix pour continuer à approvisionner le pays”, a indiqué Kodjo Adedze, après avoir donné les deux principales raisons de cette hausse : l’environnement économique mondial marqué par une augmentation exponentielle du prix du baril, et la guerre en cours entre l’Ukraine et la Russie, important producteur de pétrole.   

En 2019, le pétrole brut était à 18 $ le baril. Aujourd’hui, nous sommes passés à 110 voir 120 $, cette situation a fait saigner suffisamment le budget de l’Etat”, a ajouté l’officiel, précisant que “si les prix sont maintenus à ce niveau depuis le 03 juillet 2021, c’est parce qu’il a eu de gros efforts fournis par le gouvernement”.

Pour preuve, a-t-il indiqué, l’Etat a subventionné depuis 2018 le carburant à coup de plusieurs dizaines de milliards FCFA, faisant des tarifs togolais l’un des plus bas de la sous-région. 

Une batterie de mesures bientôt pour soulager les populations 

Pour atténuer les impacts économiques, “des mesures seront très rapidement prises”, a déclaré pour sa part Affoh Atcha-Dedji. Ces mesures prendront notamment en compte tous les secteurs, dont celui des transports dans un premier temps. 

En outre, l’Etat renforcera sa lutte contre les spéculations et travaillera au plafonnement des prix.