Nouvel an 2018 : Discours à la Nation du Chef de l'Etat SEM Faure Essozimna Gnassingbé

Publié le mercredi, 03 janvier 2018 19:59

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(Togo Officiel) - Togolaises, Togolais, 

Chers compatriotes,

L’année 2017 appartient désormais à l’histoire. Je veux, avec vous, rendre grâce à Dieu pour les grandes réalisations, les réussites et les joies dont elle a été porteuse.

Il convient également de saluer le mérite des braves populations togolaises qui, par leur ardeur au travail et leur dévouement, ont contribué à faire avancer notre pays sur la voie du développement.   

Les mois écoulés ont aussi mis notre existence collective face à de nombreux défis. Sans m’appesantir sur les épisodes regrettables que nous avons connus avec les récentes manifestations politiques violentes, j’ai une pensée pieuse pour toutes les victimes. Je veux assurer leurs familles de ma compassion et souhaiter aux blessés un prompt rétablissement.

Pour l’année qui commence, j’adresse mes meilleurs vœux à chacune et à chacun d’entre vous, et à tous ceux qui vous sont chers. Je souhaite pour notre nation une année de grandes réalisations sur la voie de la construction de la destinée commune.

Cette aspiration est à portée de main. Mais elle requiert de notre part un engagement résolu et une détermination sans faille, fondés sur l’amour que nous avons pour le Togo. C’est en faisant appel à la fibre patriotique qui vibre en chacun d’entre nous que je veux ébaucher les perspectives de notre pays en 2018.

Togolaises, Togolais,

Chers compatriotes,

Pour aborder l’avenir, notre meilleur repère se trouve dans le bilan des mois écoulés, tant il est vrai, selon une sagesse bien de chez nous, que c’est au bout de l’ancienne corde que se tisse la nouvelle.

L’année 2017 a permis à notre pays d’enregistrer des succès qui méritent d’être reconnus et renforcés en vue d’en élargir la portée et les retombées.

Conformément aux engagement pris, j’ai veillé avec le gouvernement à l’intensification de nos efforts d’assainissement des finances publiques, et un accent particulier a été mis sur la rationalisation des dépenses. Le déficit primaire s’est ainsi amélioré, avec une incidence positive sur la réduction de la dette publique.

L’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et la diversification des mécanismes de soutien de l’Etat aux couches les plus vulnérables de la population sont restées des préoccupations constantes. Une attention particulière a été portée à l’inclusion sociale à travers des programmes ambitieux et volontaristes, dotés des moyens adéquats. Je considère comme des signaux encourageants le dynamisme observé dans la prise en charge par les communautés à la base des questions de développement. Il en est de même des premiers bons résultats notés dans le secteur de la santé, quelques mois après l’introduction de la gestion contractualisée dans les structures pilotes d’Atakpamé et de Blitta.    

C’est un travail de longue haleine dont les premiers fruits portent en eux toutes les raisons d’espérer. Il doit être poursuivi inlassablement, en remettant chaque jour l’ouvrage sur le métier et en affinant les interventions étatiques afin qu’elles répondent encore plus et encore mieux aux attentes des uns et des autres.

Togolaises, Togolais,

Chers compatriotes,

Si des avancées ont été réalisées dans plusieurs secteurs, l’animation de la vie politique, en revanche, n’a pas toujours été à la mesure de la profonde aspiration du peuple togolais à la concorde et à la paix.

Je voudrais réaffirmer que la cohésion sociale doit rester pour nous tous un objectif cardinal, dont il est tenu compte en toutes circonstances. Les réformes à mener dans le sens d’une amélioration des normes et des cadres existants ne sont pas incompatibles avec le maintien de la paix civile.

Nous avons fait le choix de la démocratie. Il implique une architecture institutionnelle stable, qui se conforte progressivement en s’adaptant aux évolutions légitimes souhaitées par le peuple. Il implique aussi que l’ensemble des acteurs politiques accepte de se conformer aux règles, et d’exercer ses prérogatives dans le respect des droits et libertés de tous les citoyens.

Récemment, la culture du vivre-ensemble, la courtoisie et la fraternité ont souvent été affectées par des attitudes, des postures et des comportements qui sont aux antipodes de nos valeurs. C’est une situation intolérable et préjudiciable à notre marche commune. Les auteurs responsables d’actes de violence, de destruction et de meurtres doivent être recherchés et soumis aux rigueurs de la loi afin de préserver notre société de ces menaces. 

Mais j’ai foi en notre capacité à transcender nos divergences pour faire évoluer le cadre institutionnel et politique, tout en préservant le tissu social. Pour cela, je reste convaincu que l’unique voie de sortie, qui nous permette de retrouver le chemin du progrès reste le dialogue.

Togolaises, Togolais,

Chers compatriotes,

Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques. Par le passé, nous avons réussi à surmonter nombre de difficultés grâce à notre sens de responsabilités.

Je n’ai aucun doute qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs tenant aux personnes et aux circonstances pour nous élever à la hauteur de ce que notre pays mérite.

Le Togo mérite que chacun d’entre nous lui donne le meilleur. Le meilleur, à mon sens, c’est de valoriser, entretenir et préserver les acquis, puis d’œuvrer à améliorer l’existant en opérant les réformes qui s’imposent, dans le respect des principes de l’Etat de droit et de la démocratie.  

C’est dans cette optique, que j’ai pris au mois de septembre dernier l’initiative de proposer à la représentation nationale une révision de la constitution qui limite désormais à deux le nombre des mandats présidentiels et législatifs et qui introduit, pour l’élection du Président de la République un mode de scrutin uninominal à deux tours.

Conformément à notre loi fondamentale, c’est maintenant au peuple togolais tout entier, seul détenteur de la souveraineté nationale, qu’il appartient de se prononcer. Dans l’Etat de droit que nous construisons, nous ne pouvons pas prétendre substituer des voix plus autorisées au suffrage universel.

Togolaises, Togolais,

Chers compatriotes,

En 2018, nos concitoyens seront plusieurs fois appelés à décider, par le vote, des grandes orientations de la vie nationale.

L’aboutissement du processus de décentralisation permettra aux collectivités territoriales de se doter de représentants élus à l’issue des consultations locales attendues avec impatience. C’est une excellente occasion pour les nombreux talents, jeunes, femmes et hommes de qualité de se mettre au service de leurs communautés respectives et de la nation toute entière en prenant en main la démocratie et la gouvernance à la base.

L’élection des députés à l’Assemblée nationale constituera également un important rendez-vous démocratique auquel je convie la classe politique et l’ensemble des électeurs à participer dans un esprit constructif.

Cette année, le chantier du développement sera poursuivi et les actions intensifiées. Nous continuerons sans relâche de lutter contre les fléaux que sont la pauvreté et la précarité. Le gouvernement reste guidé par la nécessité de conforter la croissance, d’améliorer le partage de la richesse nationale en insistant sur l’inclusion financière et sociale et de mettre les institutions au service de tous les citoyens, sans exclusion.

À cet effet, les filets sociaux seront sensiblement renforcés, notamment en portant le nombre des ménages bénéficiaires des transferts monétaires de 30.000 actuellement à 120.000 durant les trois prochaines années.

La jeunesse togolaise dont le dynamisme et l’engagement doivent être soutenus et accompagnés sera au cœur des interventions de l’Etat. Je demeure persuadé que les solutions les plus pertinentes aux problématiques de l’éducation, de l’emploi et de l’insertion des jeunes sont celles qui sont nourries par leurs propres réflexions et contributions.

Dans les mois qui viennent j’aurai avec eux une rencontre pour débattre des projets que je compte mettre en œuvre. Ils englobent, entre autres, la récompense du mérite scolaire, le renforcement de l’autonomie ou encore l’appui à l’entrepreneuriat. J’envisage par exemple que l’attribution des marchés publics réserve un quota allant jusqu’à 20% aux jeunes entrepreneurs et aux femmes, qui bénéficieront par ailleurs de procédures allégées.

Je souhaite que nous engagions un échange fructueux sur l’ensemble de ces questions.

L’accent sera mis sur la qualité de la formation professionnelle car c’est d’elle que proviennent les outils et compétences nécessaires à une réelle participation des jeunes au développement. Dix nouveaux instituts de formation pour le développement seront créés sur les cinq années qui viennent dans les domaines de l’agriculture, de la logistique, du bâtiment, des transports et du numérique.

En matière de santé et de protection sociale, les initiatives seront portées à une plus grande échelle. La gestion contractuelle des structures publiques de santé a fait ses premières preuves ; elle sera étendue dès cette année à d’autres hôpitaux, en commençant par Lomé et Kara.  Le gouvernement prendra les mesures idoines pour faire de la couverture assurance une réalité pour les deux millions d’élèves initialement visés. Puis cette mesure sera progressivement étendue à d’autres catégories de personnes.

Au plan de la gouvernance, nous continuerons de soutenir le fonctionnement d’institutions démocratiques fortes qui œuvrent efficacement à la promotion de l’Etat de droit et des libertés individuelles et collectives. Dans le but de parvenir à une justice plus efficace et moins onéreuse, nous envisagerons l’implantation sur l’ensemble du territoire de maisons de justice.

La voie de notre développement doit être bordée par les balises indispensables de la paix et de la sécurité. Nos forces de défense et de sécurité sont en première ligne pour préserver notre pays et assurer à nos populations la quiétude qui seule permet d’envisager les lendemains avec confiance et sérénité. Je voudrais saluer leur mérite et leur demander de poursuivre avec discipline et sérieux la mission républicaine qui est la leur. J’attache de l’importance à une conduite exemplaire et tous ceux qui s’écarteront de cette voie seront passibles des sanctions prévues par la loi.

Mes chers compatriotes,

En faisant le choix du progrès, de la fraternité et de la cohésion, nous parviendrons à exprimer le potentiel de notre pays et à réaliser ensemble le rêve d’une grande nation, prospère et stable. 

C’est à cela que je nous convie tous, alors que l’année qui commence nous offre l’occasion de former des desseins salutaires pour notre pays et de nous engager résolument à les réaliser au long des mois qui viennent. Ma confiance est grande que nous en sommes capables.  

Je vous réitère mes vœux de bonne et heureuse année.

Dieu bénisse le Togo !

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